Le sport pour champ de bataille

L'armée de l'Air et de l'Espace compte dans ses rangs des sportifs aux résultats prometteurs. Des Jeux mondiaux militaires d'hiver au métier de moniteur de sport, le sergent-chef Quentin profite de la période estivale pour nous parler de son expérience.

En mars dernier, le sergent-chef Quentin a performé lors de la cinquième édition des Jeux mondiaux militaires d'hiver (JMMH), organisés en Suisse par le Conseil international du sport militaire (CISM). « Ce rendez-vous ne m'était pas inconnu : j'avais déjà participé à l'édition de 2019, en Chine. » Contrairement à ce que l'intitulé de la compétition pourrait laisser penser, Quentin n'est ni skieur, ni snowboardeur, ni biathlète. En équipe de quatre (aux côtés d'un loadmaster A400M, d'un pompier de Paris et d'une gendarme), il a participé au relais mixte de l'épreuve de cross-country, une discipline rarement associée aux sports d'hiver mais désormais présente aux JMM d'hiver comme d'été. Courue en pleine nature et jalonnée d'obstacles, cette épreuve a été introduite, au même titre que l'escalade, afin de permettre la participation d'athlètes issus de régions dépourvues de neige et donc, de sports de glisse. Le sergent-chef Gabriel, lui aussi Aviateur, s'est également illustré en obtenant la médaille d'argent de l'épreuve de cross long, par équipe.

« Nous avons été sélectionnés en début d'année, lors du Championnat de France, puis nous avons suivi une préparation de deux semaines au Centre national des sports de la défense (CNSD) de Fontainebleau, où je suis affecté depuis deux ans. » Résultat : lors du relais mixte de l'épreuve de cross-country, le quatuor tricolore a décroché une médaille de bronze. À leurs côtés, d'autres sportifs de haut niveau de la défense (SHND) se sont distingués. Parmi eux, Mekdes Woldu, athlète olympique, Aviatrice et marraine de la base aérienne (BA) 921 de Taverny, a remporté une médaille dans la même discipline. Détentrice du record de France féminin des 10 km (31' 01") et du marathon (2h 23' 13"), elle signait là sa toute première médaille sous les couleurs de la Défense.

Le bilan des JMMH a été remarquable : sur plus de 1 500 athlètes venus de 40 nations, la France (représentée par une soixantaine de militaires) s'est classée première au classement général avec 26 médailles (13 or, 2 argent et 11 bronze), devant l'Italie (21) et la Suisse (20).

Moniteur EPMS (entraînement physique militaire et sportif), un métier passion

Moniteur EPMS de profession, le sergent-chef Quentin a exercé durant sept ans sur la BA 701 de Salon-de-Provence, qui abrite l'École de l'air et de l'espace, avant de rejoindre le fief du sport militaire : le CNSD. Et pour cause, tous les moniteurs EPMS de toutes les armées y sont formés : d'abord sur six mois, pour être capable d'animer des séances de sport et donc, devenir moniteur EPMS, puis, quelques années plus tard, pour devenir moniteur chef et faire de la programmation sportive. Passionné d'athlétisme, de football et titulaire du diplôme de maître-nageur, le sergent-chef Quentin est aujourd'hui instructeur spécialisé (IS) en natation. En parallèle, grâce aux infrastructures qu'offre le CNSD (pistes intérieures et extérieures d'athlétisme, équipements de récupération), il s'entraîne au quotidien pour performer. Plus déterminé que jamais, il annonce : « Mon prochain objectif : le Championnat de France de cross civil en 2026, à Carhaix (Bretagne). »

Le sport dans les armées, selon le sergent-chef Quentin

« Dans les forces armées, le sport est primordial et répond à un double objectif. Il contribue à la préparation opérationnelle en forgeant la résistance physique et morale des soldats, tout en renforçant la cohésion et l'esprit de corps. Au-delà de cela, il participe aussi à l'épanouissement individuel, en permettant à chacun de repousser ses limites et de trouver une fierté dans l'effort accompli. »