10/01/2025 | Press release | Distributed by Public on 10/01/2025 08:40
Pour la fédération sectorielle bio.be/essenscia, l'EU Biotech Act doit faire de l'Europe le lieu où investir dans les sciences de la vie
La biotech belge et européenne se trouve à un carrefour stratégique. Face à la vitesse de développement et à la force de frappe de certaines régions comme la Chine ou les Etats-Unis, l'Europe se doit de faire preuve d'audace et d'ambition avec une stratégie de croissance huilant la dynamique, boostant l'innovation et renforçant la compétitivité de ses sites de développement et de production. La récente adoption de la stratégie européenne « Life Sciences 2030 » et le futur « EU Biotech Act » offrent une occasion unique d'y parvenir. A l'occasion de son événement « Biotech in Europe », la fédération bio.be/essenscia souligne les deux priorités absolues du secteur, une réglementation qui stimule l'innovation plutôt que de la freiner, et un accès facilité au capital-risque et aux fonds d'investissement.
Dans un contexte géopolitique tendu et incertain, marqué par la menace de droits de douane américains et la montée en puissance rapide de la Chine, il est essentiel que l'Europe conserve son avance en biotechnologie. L'Union européenne a bien compris cette urgence en approuvant récemment la « EU Life Sciences Strategy » et en préparant un EU Biotech Act. Ce travail a été initié sous la présidence belge, avec une contribution substantielle de bio.be/essenscia, et sa mise en œuvre est prévue pour l'année prochaine.
Maxime Prévot, Vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères, des Affaires européennes et de la Coopération au développement : « Dans un monde où le commerce international est de plus en plus sous pression, l'Europe doit renforcer son autonomie stratégique. L'EU Biotech Act offre une occasion unique d'ancrer nos atouts scientifiques et industriels dans un écosystème résilient. La Belgique, avec son secteur biopharmaceutique florissant, est prête à contribuer à façonner une Europe qui ne soit pas dépendante, mais qui demeure attractive pour les investissements, les talents et la coopération. »
Olivér Várhelyi, Commissaire européen à la Santé et au Bien-être animal :« Avec 29 millions d'emplois directs et indirects et une contribution de 1 500 milliards d'euros à l'économie européenne, le secteur des sciences de la vie est crucial pour notre santé et pour notre compétitivité. Avec l'EU Life Sciences Strategy, nous voulons faire de l'Europe, d'ici 2030, le leader mondial de la biotechnologie. L'EU Biotech Act doit traduire cette ambition en solutions concrètes, dans l'intérêt des entreprises et des patients. Cela signifie des règles plus simples, plus de budget pour la recherche et l'innovation, un climat d'investissement plus attractif et un accès plus rapide au marché pour les médicaments innovants. Pour garantir notre leadership, nous devons aussi réviser le cadre réglementaire des essais cliniques et exploiter pleinement le potentiel des données de santé. Ainsi, nous renforçons à la fois le secteur de la biotech et les soins de santé en Europe. »
Plus d'innovation grâce à des règles intelligentes
L'EU Biotech Act doit mettre en place un cadre stratégique permettant de développer et de produire les innovations en Europe, tout en accélérant la mise à disposition des médicaments aux patients. Pour bio.be/essenscia, deux leviers sont essentiels : une réglementation plus efficace et davantage d'opportunités de financement, avec des budgets proportionnés à l'ampleur des défis.
Il est en premier lieu crucial de rationaliser une réglementation aujourd'hui hypercomplexe afin qu'elle stimule l'innovation et la bioproduction, tout en favorisant le marché intérieur européen. La création d'un réseau européen d'essais cliniques harmonisant les procédures entre États membres est indispensable. De même, le délai entre le dépôt d'un dossier et l'autorisation d'un produit doit être réduit. Cela permettra de rendre les innovations plus rapidement accessibles aux patients et d'encourager les investissements en recherche et développement.
Un accès facilité au capital-risque
Autre défi majeur pour renforcer la compétitivité de l'Europe dans ce secteur spécifique : l'accès rapide à des financements tout au long du développement, en particulier pour les scale-ups. Il s'agit notamment de stimuler des flux de capitaux intelligents, en particulier pour les projets en phase finale de développement, afin de permettre le passage de l'innovation à la production en Europe. Bio.be/essenscia plaide également pour les partenariats public-privé où l'expérience belge avec des institutions telles que PMV, SFPI/FPIM et Wallonie Entreprendre peuvent servir de modèles de financement européens.
Geoffrey Pot, président de bio.be/essenscia : « L'Europe est un leader mondial des sciences de la vie depuis des décennies, mais d'autres régions ont accéléré leur croissance ces vingt dernières années. Pour rester compétitifs au niveau mondial, des actions fortes et ciblées sont nécessaires. Avec l'EU Life Sciences Strategy et l'EU Biotech Act, nous avons une opportunité unique de renforcer la compétitivité de la biotech belge. La réglementation ne doit pas être un labyrinthe, mais offrir un cadre efficace, clair et prévisible pour stimuler l'innovation et les investissements. L'accès au capital-risque et aux fonds européens doit être simplifié pour mieux soutenir le développement et la production de nouveaux médicaments. En résumé, il faut sortir du cloisonnement et renforcer la coopération afin de maintenir la bio-pharma et la biotech en Europe et en Belgique au sommet mondial, au bénéfice des patients partout dans le monde. »
La biotech, pilier de l'économie belge
Nous devons saisir à bras le corps les opportunités offertes par l'EU Biotech Act pour renforcer encore la croissance de la biotech belge. La Belgique a construit au fil des décennies une réputation mondiale de « Health & Biotech Valley ». Ce succès repose sur un écosystème unique alliant excellence scientifique et industrielle, où start-ups et multinationales, hôpitaux universitaires, centres de recherche et sites de production de pointe collaborent étroitement, soutenus par un réseau logistique spécialisé.
Le chemin parcouru au cours de ces dix dernières années illustre le fort ancrage du secteur en Belgique et son poids dans son économie. Les dépenses en R&D dépassent les 6 milliards EUR en 2024 contre 2,5 milliards EUR en 2014 (+140%), les exportations s'élèvent à 77,4 milliards d'euros, soit plus du double qu'en 2014 (37,4 milliards EUR) tout comme la valeur ajoutée qui atteint 15,1 milliards EUR en 2023 (versus 6,3 milliards EUR en 2013). Au niveau des sites de R&D et de production, ils ont également considérablement augmenté en dix ans, passant de 190 sites en 2014 à 390 en 2024. Enfin, l'emploi directement créé par le secteur biopharma a augmenté de 48% depuis 2014 et représente aujourd'hui près de 41 000 jobs.
L'événement annuel de bio.be/essenscia s'est tenu au Palais d'Egmont à Bruxelles devant un public de plus de 200 participants, parmi lesquels de nombreux diplomates nationaux et internationaux, ainsi que des experts de l'industrie, du monde scientifique et des institutions publiques. Avec la participation remarquée du Commissaire européen Olivér Várhelyi, du Vice-Premier ministre Maxime Prévot et de représentants de Biopark, Bioxodes, Bird & Bird, Confo Therapeutics, Euronext Brussels, EuropaBio, Remynd, SFPI-FPIM, Takeda, UCB et VIB. L'événement a été organisé en collaboration avec le Bureau des Intérêts économiques et la Direction générale des Affaires européennes et de la coordination du SPF Affaires étrangères, Commerce extérieur et Coopération au développement.