10/30/2025 | Press release | Distributed by Public on 10/31/2025 10:01
Reporters sans frontières (RSF) exprime son inquiétude face à une loi aux modalités drastiques récemment adoptée par la chambre basse du Parlement ouzbek, interdisant de photographier ou de filmer des personnes dans l'espace public sans leur accord. En cas de promulgation, elle risque de restreindre le travail des journalistes dans le pays.
Dans un paysoù la censure et la surveillance sont monnaie courante, la chambre basse du parlement ouzbek a adoptéà l'unanimité, le 7 octobre 2025, une loi interdisant la photographie et le tournage dans l'espace public sans l'autorisation des citoyens apparaissant à l'image. Le texte, qui doit encore être validé par la chambre haute et promulgué par le président, amende le Code civil, le Code du travail et le Code de la responsabilité administrative, et prévoit des sanctions - amendes et confiscation du matériel - en cas de tournage considéré comme "clandestin".
Présentéune première fois en mars, le projet de loi mentionnait quelques exceptions, notamment pour les tournages lors d'événements publics ou de rassemblements, mais sans préciser les modalités de ces exceptions, ouvrant la voie à des interprétations arbitraires des autorités. En réalité, ces dispositions risquent de restreindre la diffusion d'images captées dans des lieux publics, par exemple les informations d'intérêt générales pour les journalistes comme les abus ou les faits de corruption, y compris lorsqu'elles concernent des représentants de l'État. L'absence de publication de la version finale du texte adopté le 7 octobre renforce l'inquiétude sur sa portée réelle. La date de l'adoption en deuxième lecture et de la promulgation n'est pas encore connue.
"En imposant l'accord préalable de chaque personne filmée ou photographiée dans l'espace public, cette loi rend pratiquement impossible le travail des photoreporters indépendants. Il est nécessaire de délimiter ce qui relève de l'espace public et de l'espace privé, et les professionnels des médias doivent pouvoir réaliser des reportages dans la rue sans risquer d'être sanctionnés. RSF s'inquiète de ce projet de loi et appelle les autorités à l'abandonner.