11/17/2025 | Press release | Distributed by Public on 11/17/2025 13:31
Le cancer du col de l'utérus reste l'un des défis majeurs de santé publique en Afrique, bien qu'il soit presque entièrement évitable.
À l'occasion de la Journée de l'élimination du cancer du col de l'utérus célébrée le 17 novembre, nous avons rencontré Dr Issimouha Dillé, Conseillère au Bureau régional de l'OMS pour l'Afrique en matière de lutte contre le cancer, afin de comprendre pourquoi cette maladie persiste et comment nous pouvons agir ensemble pour l'éliminer.
Pourquoi le cancer du col reste-t-il une priorité en Afrique ?
L'Afrique enregistre près d'un quart des décès mondiaux dus au cancer du col, ce qui en fait une urgence de santé publique. Pourtant, cette maladie est presque totalement évitable grâce au dépistage et à une prise en charge adéquate. Le véritable défi ne réside pas dans l'absence de solutions, mais dans la difficulté d'y accéder : trop de femmes sont dépistées trop tard, faute d'information, de services proches ou de traitements disponibles. Agir maintenant permettrait de sauver des milliers de vies.
Quels sont les principaux obstacles à son élimination ?
Les défis sont multiples. La couverture vaccinale contre le HPV reste faible, surtout dans les zones éloignées. Le dépistage, peu fréquent et souvent non structuré, laisse échapper de nombreuses lésions précancéreuses qui pourraient être traitées à temps. Les services capables d'offrir un traitement rapide sont parfois limités par le manque d'équipements ou de personnel formé. Les données de santé, encore incomplètes, compliquent la planification des actions. À cela s'ajoutent des obstacles sociaux : stigmatisation, peur et rumeurs qui freinent l'adhésion à la prévention. Pour avancer, il faut une approche globale qui renforce les systèmes de santé, améliore l'accès aux soins et implique pleinement les communautés.
Comment la vaccination contre le HPV peut-elle sauver des vies ?
La vaccination contre le HPV est un outil essentiel : elle protège contre les types de virus responsables de la majorité des cancers du col. L'arrivée de la dose unique change la donne en Afrique : plus simple à organiser, moins coûteuse, adaptée aux campagnes scolaires et limitant les pertes de suivi. Chaque dose administrée rapproche la Région de l'objectif mondial d'éliminer le cancer du col. C'est l'un des investissements les plus puissants pour préserver la santé des femmes.
Que peuvent faire les communautés pour soutenir cette lutte ?
Les communautés jouent un rôle central. En encourageant la vaccination des jeunes filles, en incitant les femmes à se faire dépister et en combattant les fausses informations, elles deviennent des moteurs du changement. Les leaders locaux, enseignants, journalistes et associations ont une influence déterminante pour diffuser des messages fiables et créer un environnement où la prévention devient naturelle et accessible à toutes.
Quels messages adressez-vous aux jeunes filles et à leurs familles ?
Aux jeunes filles, le message est simple : le vaccin HPV est sûr, efficace et offre une protection durable. Aux familles, il s'agit de rappeler qu'en faisant vacciner leur fille aujourd'hui, elles lui donnent la chance de grandir à l'abri d'un cancer évitable. C'est un geste de protection, d'amour et de confiance en l'avenir. Prévenir le cancer du col, c'est offrir un héritage précieux aux générations futures.
Chargée de communication
Bureau Régional de l'OMS pour l'Afrique
Email: dialloka[at] who.int(dialloka[at]who[dot]int)