10/02/2025 | Press release | Distributed by Public on 10/02/2025 06:50
Selon les rapports, près de 90 % de Port-au-Prince est désormais sous le contrôle de groupes armés. De plus en plus d'agriculteurs sont ainsi coupés des marchés, ce qui fragilise davantage des systèmes alimentaires déjà précaires et fait grimper les prix des denrées alimentaires, avec des conséquences désastreuses pour les familles en situation d'insécurité alimentaire.
Pas moins de 1,3 million de personnes ont en effet été contraintes de fuir leur foyer pour trouver de la nourriture et un abri. Des milliers de familles sont entassées dans des écoles et des bâtiments publics, privées de toute source de revenus et d'éducation. Plus de la moitié de ces personnes déplacées sont des enfants, ce qui contribue à des taux élevés de malnutrition, en particulier dans les quartiers de la capitale où l'accès aux services est très limité.
Au milieu de cette crise, le manque de fonds a contraint le PAM à suspendre la distribution de repas chauds aux familles nouvellement déplacées et à réduire de moitié les rations alimentaires. Pour la première fois, le manque de ressources a également empêché le PAM de prépositionner des stocks alimentaires pour répondre à une catastrophe naturelle durant la saison des ouragans dans l'Atlantique.
La résolution adoptée cette semaine par le Conseil de sécurité des Nations unies visant à soutenir une force multinationale plus importante pour aider à rétablir la sécurité en Haïti est une mesure cruciale et bienvenue. Le PAM souligne que les efforts en matière de sécurité doivent aller de pair avec des investissements humanitaires et de développement accrus, afin d'éviter une nouvelle dégradation de la situation sociale, de nouveaux déplacements de population et des répercussions régionales.
« La violence a envahi tous les quartiers de la capitale, sans épargner aucun d'entre eux, et les groupes armés s'infiltrent désormais dans des zones rurales auparavant paisibles », a déclaré Wanja Kaaria, Directrice pays et représentante du PAM en Haïti. « L'impact sur la sécurité alimentaire a été extrême. Aujourd'hui, plus de la moitié de la population haïtienne n'ont pas assez à manger. Avec nos niveaux de financement actuels, le PAM et ses partenaires ont du mal à empêcher la faim de frapper des milliers de personnes parmi les plus vulnérables : des enfants, des mères, des familles entières qui sont à court d'options et d'espoir. »
Malgré un accès restreint et une insécurité extrême, le PAM est présent sur le terrain et a fourni une aide vitale à plus de deux millions de personnes depuis le début de l'année 2025. Les efforts visant à soutenir la sécurité alimentaire à long terme et à réduire la dépendance à l'assistance se poursuivent également. Le PAM collabore avec le gouvernement pour fournir des repas scolaires à 600 000 élèves haïtiens. Plus de 70 % de ces repas sont préparés à partir d'ingrédients cultivés localement, offrant ainsi des possibilités de revenus aux agriculteurs et aux fournisseurs locaux. Parallèlement, le PAM a pu lancer des projets d'infrastructure communautaire ciblés, notamment dans les zones contrôlées par des groupes armés, afin de restaurer les systèmes d'irrigation et de stimuler la production alimentaire locale, et ainsi aider les communautés à se stabiliser, à reconstruire leurs moyens de subsistance et à réduire leur dépendance à l'aide.
Haïti est le seul pays des Amériques et l'un des cinq seuls pays au monde où la population est confrontée à des niveaux de famine catastrophiques (IPC 5), équivalents à des conditions de famine. Il reste l'un des pays les plus touchés par la crise alimentaire mondiale, avec 5,7 millions de personnes en situation d'insécurité alimentaire aiguë.
« Haïti se trouve à un tournant décisif », a souligné Mme Kaaria. « Nous exhortons les partenaires internationaux à redoubler d'efforts pour permettre au PAM et à ses partenaires non seulement de fournir une aide d'urgence vitale, mais aussi d'investir dans des programmes visant à s'attaquer aux causes profondes de la faim, en canalisant les ressources vers le soutien au relèvement d'Haïti et à l'émergence d'un nouvel espoir », a-t-elle ajouté.
Haïti reste l'une des crises les plus sous-financées au monde, notamment en matière de sécurité alimentaire. Le PAM a besoin de 139 millions de dollars américains pour les douze prochains mois afin de venir en aide aux familles les plus vulnérables du pays. Le manque de financement menace non seulement des vies, mais aussi la stabilité du pays. Dans le contexte instable d'Haïti, l'aide alimentaire est vitale : elle permet non seulement de sauver des vies aujourd'hui, mais aussi de réduire le risque d'effondrement social, de déplacements de population et de migrations forcées demain.
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Note aux rédacteurs
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Le PAM a publié une série de rapports visant à examiner les implications de la crise financière sur la sécurité alimentaire, intitulée « Une bouée de sauvetage en péril : l'aide alimentaire à un point de rupture ». Le rapport consacré à Haïti est disponible ici.
Pour consulter la page d'urgence sur Haïti, cliquez ici.
Le Programme alimentaire mondial des Nations unies est la plus grande organisation humanitaire au monde. Il sauve des vies dans les situations d'urgence et utilise l'aide alimentaire pour ouvrir la voie à la paix, à la stabilité et à la prospérité pour les populations qui se remettent d'un conflit, d'une catastrophe ou des effets du changement climatique.
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