12/31/2025 | News release | Distributed by Public on 12/31/2025 09:56
Selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA), la violence devient de plus en plus « sophistiquée ». Entre janvier et novembre 2025, le Service de lutte antimines des Nations Unies (UNMAS) a enregistré au moins 158 incidents liés à des engins explosifs improvisés, qui ont fait 296 victimes civiles, dont 151 morts, sur un total de 430 victimes d'engins explosifs.
Parmi ces derniers incidents, il y a eu celui du 5 décembre, quand quatre enfants auraient été tués après qu'un engin explosif improvisé a explosé alors qu'ils jouaient avec. Il avait apparemment été ramassé dans un buisson voisin dans la communauté de Wajari à Banki.
Quelques jours plus tard, le 9 décembre, un convoi commercial a heurté un engin explosif improvisé placé en bordure de route sur la route reliant Maiduguri à Monguno, blessant plusieurs passagers.
Selon l'OCHA, ces menaces rendent les déplacements dans les zones rurales périlleux pour les civils et les convois humanitaires. « En conséquence, de nombreux champs restent en jachère, tandis que d'autres ne sont que partiellement récoltés en raison de la réticence des ouvriers agricoles à s'aventurer au-delà de la sécurité offerte par les périmètres militaires », a-t-il détaillé dans son dernier rapport.
Les agences humanitaires avertissent que ces chocs aggravent une situation alimentaire déjà critique. Le dernier rapport du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC) d'octobre 2025 prévoit que plus de 4,8 millions de personnes dans ces États du nord-est du Nigéria sont confrontées à une crise (phase 3+ de l'IPC) ou à des niveaux d'insécurité alimentaire aiguë encore plus graves entre octobre et décembre 2025.
À l'échelle nationale, l'ONU estime que 27 millions de personnes sont confrontées à une insécurité alimentaire aiguë.
Ce nombre pourrait potentiellement atteindre près de 35 millions pendant la prochaine saison de soudure (juin à août 2026), si des interventions coordonnées ne sont pas mises en œuvre. Rien que dans les États de Borno, Adamawa et Yobe, ce nombre devrait atteindre près de six millions.
Face à ces chiffres alarmants, les humanitaires appellent à la mise en place de mesures urgentes, notamment la sécurisation des couloirs agricoles (liaisons entre les exploitations agricoles et les marchés), les transferts d'argent, l'approvisionnement alimentaire local, les programmes d'alimentation scolaire et l'intensification de la distribution de semences.
« Sans ces interventions, le nord-est du Nigéria risque de passer d'une perturbation des récoltes à une catastrophe alimentaire à grande échelle », a mis en garde l'OCHA.
Par ailleurs, l'épidémie de choléra qui sévit dans le nord-est du Nigéria se poursuit, l'État de Borno ayant signalé 413 cas suspects et sept décès, selon un décompte effectué le 29 décembre par le ministère de la Santé de cet État.
L'épidémie, qui a débuté début décembre dans le conseil métropolitain de Maiduguri, s'est propagée dans deux zones de gouvernement local, notamment Maiduguri et Jere. Maiduguri compte à elle seule 401 cas suspects et les sept décès, tandis que Jere a enregistré 12 cas suspects.
Les points de réhydratation orale et les centres de traitement du choléra sont opérationnels, avec 164 admissions cumulées et 146 sorties signalées. Selon l'OCHA, la recherche active de cas se poursuit dans les communautés touchées, avec le soutien des mobilisateurs communautaires des villages, des bénévoles des établissements et des équipes d'intervention rapide.