UNOG - United Nations Office at Geneva

12/27/2025 | News release | Distributed by Public on 12/27/2025 11:18

Liban sud : un Casque bleu blessé par des tirs israéliens près de la Ligne bleue

La tension continue de monter le long de la frontière israélo-libanaise. Vendredi, un Casque bleu de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) a été blessé par des tirs de mitrailleuses lourdes provenant de positions israéliennes, alors qu'il participait à une patrouille dans le sud du Liban, à proximité immédiate de la Ligne bleue

Selon une note adressée aux correspondants par le porte-parole de l'ONU, Stéphane Dujarric, l'incident s'est produit après l'explosion d'une grenade à proximité d'une patrouille de la FINUL, suivie de tirs venus du sud de la Ligne bleue, qui ont touché un soldat de la paix. La patrouille inspectait un barrage routier dans le village de Bastarra, dans une zone régulièrement classée comme sensible par les Nations Unies.

Le même jour, une autre patrouille de la FINUL a signalé des tirs de mitrailleuse en provenance, là encore, du sud de la Ligne bleue, à proximité immédiate de sa position, près du village de Kfar Shouba. Dans les deux cas, la mission onusienne avait préalablement notifié Israël de ses déplacements.

« La FINUL avait informé à l'avance les Forces de défense israéliennes des activités menées dans ces zones, conformément aux pratiques habituelles pour les patrouilles dans des secteurs sensibles proches de la Ligne bleue », a précisé M. Dujarric.

Une ligne fragile, au cœur de la dissuasion

La Ligne bleue s'étend sur environ 120 kilomètres le long de la frontière méridionale du Liban. Tracée par les Nations Unies en 2000, elle a été conçue comme une « ligne de retrait » destinée à confirmer le départ des forces israéliennes après deux décennies d'occupation. Sa surveillance est au cœur du mandat confié à la FINUL par le Conseil de sécurité.

Déployée depuis 1978 et renforcée en 2006, à l'issue de la guerre dite des 33 jours entre Israël et le Hezbollah, la FINUL compte aujourd'hui environ 10 000 soldats de la paix issus d'une cinquantaine de pays. Sa mission consiste à surveiller la cessation des hostilités, accompagner les forces armées libanaises dans le sud du pays et prévenir toute escalade armée le long de la Ligne bleue. Mais sur le terrain, ses marges de manœuvre se sont progressivement réduites.

Ces derniers jours, des incidents impliquant des individus locaux entravant la liberté de mouvement des patrouilles onusiennes ont également été signalés dans la zone d'opérations de la mission. Une réalité devenue récurrente dans le sud du Liban, où la FINUL évolue dans un environnement de plus en plus contraint.

« Tout acte susceptible de mettre en danger la sûreté et la sécurité des Casques bleus des Nations Unies est totalement inacceptable », a déclaré M. Dujarric. « Nous réitérons notre appel à tous les acteurs afin qu'ils cessent toute activité mettant en péril le bien-être des Casques bleus et entravant l'exercice de leur mandat », a-t-il ajouté.

L'ombre portée de l'escalade régionale

Ces incidents s'inscrivent dans un contexte régional profondément dégradé. Depuis l'attaque du Hamas contre Israël, en octobre 2023, la frontière israélo-libanaise a été le théâtre d'une escalade militaire quasi continue, marquée par l'invasion israélienne du Liban sud en octobre 2024, puis son retrait progressif à partir de février 2025. La zone fait toutefois l'objet d'échanges de tirs quasi quotidiens et de frappes aériennes ciblées.

Milice chiite dominante dans le sud du Liban, le Hezbollah occupe une place singulière au sein de l'État libanais : à la fois parti politique représenté au parlement, groupe armé autonome et membre de l'« axe de la résistance » soutenu par l'Iran, aux côtés notamment des rebelles houthistes du Yémen. Cette imbrication entre structures étatiques et logiques militaires parallèles complique considérablement l'action de la FINUL, prise entre les exigences de son mandat et les réalités d'un terrain de plus en plus militarisé.

Dans ce contexte, l'incident impliquant un Casque bleu blessé apparaît comme un signal d'alerte supplémentaire pour les Nations Unies, qui rappellent régulièrement aux parties leur obligation de garantir la sécurité du personnel de maintien de la paix. Une exigence juridique claire, mais dont l'application, sur le terrain, se heurte à une dynamique régionale de confrontation de plus en plus difficile à contenir.

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