09/10/2025 | Press release | Distributed by Public on 09/10/2025 14:27
Le 10 septembre 2025, la présidente de la Commission européenne s'est adressée aux membres du Parlement européen réunis à Strasbourg dans le cadre de son discours annuel sur l'état de l'Union (#SOTEU), le premier de son second mandat.
« L'Europe doit prendre son indépendance ». C'est par ces mots qu'Ursula von der Leyen a débuté son discours, véritable appelle à l'unité « entre les États membres, entre les institutions de l'UE et entre les forces démocratiques pro-européennes [du Parlement européen] », en ces temps troublés.
La présidente von der Leyen n'y est pas allée par quatre chemins : l'Europe doit se battre pour la sécurité, la liberté, la démocratie et sa place dans le monde. Avec la guerre en Ukraine, au Moyen-Orient et les pressions géopolitiques croissantes, il est grand temps pour l'Europe de prendre son indépendance, qu'elle prenne en charge son énergie, sa technologie et sa sécurité.
La présidente von der Leyen s'est appuyée sur l'histoire vécue par Sasha, jeune garçon originaire de Marioupol séparé de sa mère en raison de la guerre, pour démontrer en quoi le soutien à l'Ukraine n'est pas une option, mais un devoir. Elle a ensuite évoqué le 19e paquet de sanctions contre la Russie, en cours d'élaboration ; la recherche d'une nouvelle solution pour financer l'effort de guerre de l'Ukraine à partir des avoirs russes gelés ; la tenue prochaine d'un sommet de la coalition internationale pour le retour des enfants ukrainiens ; un nouveau programme appelé « Avantage militaire qualitatif » qui soutiendra les investissements dans les capacités des forces armées ukrainiennes ainsi que une «alliance des drones» avec l'Ukraine.
La présidente von der Leyen a appelé au renforcement de la défense européenne via le plan «Préparation à l'horizon 2030» qui inclut le programme SAFE, et pour lequel 19 États membres, dont la Belgique ont déjà soumis une demande, et la nécessité d'investir pour le soutenir avec un Eastern Flank Watch.
Au sujet de Gaza, le message de la présidente est très clair : « la famine causée par l'homme ne peut jamais servir d'arme de guerre. Pour le bien des enfants, pour le bien de l'humanité - il faut que cela cesse ». La Commission propose : de suspendre l'aide bilatérale à Israël ; d'imposer des sanctions aux ministres extrémistes et aux colons violents ; de suspendre partiellement l'accord d'association sur les questions liées au commerce et de mettre en place un groupe de donateurs pour la Palestine, y compris un instrument spécifique pour la reconstruction de Gaza. Selon elle, une solution à deux États, sans l'organisation terroriste Hamas, reste la seule voie à suivre.
La puissance économique doit garantir l'indépendance de l'Europe. Et nous devons créer une économie véritablement circulaire. La présidente a annoncé des investissements massifs dans le numérique et les technologies propres. Le pacte pour une industrie propre (Clean Industrial Deal) et des mesures spécifiques pour stimuler la production de batteries sont nécessaires au maintien de la production industrielle en Europe. La présidente propose également l'introduction d'un critère le « made in Europe » dans les procédures de passation de marchés publics.
Science et innovation sont également essentielles à l'indépendance de l'Europe. Avec le programme « Choisir l'Europe » (Choose Europe) doté de 500 millions d'euros, la Commission souhaite attirer et retenir les meilleurs chercheurs.
À l'échelle mondiale, la présidente a insisté sur la nécessité de diversifier les relations commerciales, comme c'est le cas par exemple avec l'accord UE-Mercosur et l'accord avec le Mexique. Elle est également revenue sur l'accord sur le commerce et les investissements avec les États-Unis : « Nous avons veillé à ce que l'Europe obtienne le meilleur accord possible » a-t-elle souligné, un accord qui assure une stabilité avec les Etats-Unis et évite une guerre commerciale.
La présidente a également évoqué des mesures qui toucheront directement les citoyens, parmi lesquelles :
Afin de protéger la démocratie et les libertés, la Commission souhaite créer un Centre européen pour la résilience démocratique, soutenir les médias indépendants et rendre les médias sociaux plus sûrs pour les enfants.
Par ailleurs, le respect de l'État de droit reste une condition sine qua non pour bénéficier d'un financement de l'UE.
En matière de migration, la présidente von der Leyen plaide en faveur d'un système « strict mais équitable » : protection pour ceux qui y ont droit, retour pour ceux qui ne peuvent pas rester et répression sévère des passeurs.
La présidente a conclu son discours par un hommage aux pompiers grecs qui ont répondus présents lors des terribles incendies qui se sont déclarés en Espagne et quiin sauvé un village.
Pour Ursula von der Leyen, c'est là l'essence même de l'Europe : être solidaires, être plus forts, ensemble.
Le discours a été suivie d'un débat au sein du Parlement européen. Les nouvelles initiatives seront proposées prochainement.