12/29/2025 | News release | Distributed by Public on 12/29/2025 11:06
Selon le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR), « la situation sécuritaire s'est fortement dégradée » suite aux arrivées massives de réfugiés congolais au Burundi, fuyant les affrontements violents dans le Sud-Kivu, notamment autour de Kamanyola, Luvungi, Katogota et Uvira.
Ces combats ont provoqué un afflux important depuis le 5 décembre, avec plus de 101 000 arrivées aux points d'entrée de Buganda, Gatumba et Rumonge.
Parmi ces civils fuyant l'insécurité dans l'Est de la RDC, figurent plus de 90 000 réfugiés congolais, mais aussi près de 11.000 Burundais installés en RDC. En raison de l'afflux important de réfugiés, plus de 62.000 personnes ont été transférées des frontières vers le site de Busum.
« Un système de comptage est en place pour suivre les mouvements, mais la tendance indique une aggravation nécessitant une mobilisation urgente pour l'enregistrement et l'assistance », a détaillé le HCR.
De son côté, le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA) note que depuis l'annonce du retrait du groupe armé M23 d'Uvira, le 17 décembre, « la situation sécuritaire demeure extrêmement précaire » dans cette ville du Sud-Kivu, dans les localités avoisinantes et le long de l'axe Uvira-Fizi. Les violences armées se poursuivent, provoquant des déplacements continus.
Depuis début décembre, l'escalade du conflit armé dans la province a entraîné le déplacement d'environ 500.000 personnes dans les territoires d'Uvira, de Fizi, de Kalehe ainsi que dans les zones de santé de Nyemba et Kalemie (province du Tanganyika). Ces populations sont logées dans des espaces publics (écoles, églises, etc.), des sites surpeuplés ou au sein de communautés d'accueil déjà fortement sollicitées.
Par ailleurs, des pillages visant notamment des structures sanitaires et éducatives ont été signalés, compromettant l'accès aux soins et à l'éducation de milliers de personnes. Selon l'OCHA, un climat d'inquiétude persiste dans ces territoires.
« Selon des sources locales et humanitaires, au moins sept structures de santé dans les zones de santé de Ruzizi (territoire d'Uvira) et de Fizi (territoire de Fizi) ont été pillées et vandalisées, tout comme huit écoles primaires soutenues, par un projet de cantine scolaire par le PAM (Programme alimentaire mondial) », a détaillé le bureau onusien dans son dernier rapport de situation, relevant que « cette situation limite fortement l'accès aux soins de santé ».
Cette insécurité persistante survient alors que les territoires de Fizi et d'Uvira font déjà face à une recrudescence des cas de choléra. Une nouvelle flambée touche les zones de santé de Fizi, Nundu, Ruzizi, et Lemera.
Au moins 409 nouveaux cas ont été répertoriés dont huit décès rapportés entre le 14 et 21 décembre, selon des autorités sanitaires. La zone de santé de Ruzizi est la plus affectée, notifiant plus de 290 cas et cinq décès.
Selon l'OCHA, les capacités de réponse demeurent extrêmement limitées, en particulier dans les zones de santé de Fizi et Nundu, en raison du manque de stocks et du blocage des intrants médicaux essentiels à Uvira et Kalemie, à la suite notamment des contraintes d'accès, notamment « logistiques et sécuritaires ».
Plus largement, ces contraintes d'accès (sécuritaires, logistiques, administratives) affectent considérablement les activités humanitaires. Entre le 15 et 21 décembre, au moins six partenaires ont dû retarder leurs mouvements sur la route nationale numéro cinq (RN5), en particulier entre Kamanyola et Uvira, en raison de restrictions imposées par les autorités locales et militaires dans le territoire de Walungu.
Dans le territoire d'Uvira, l'absence d'autorités bloque la reprise et la continuité des opérations humanitaires, faute d'interlocuteurs légitimes pour coordonner les mouvements.
Par ailleurs, la présence d'acteurs armés à Munene et Makobola limite fortement l'acheminement de l'aide, surtout vers le territoire de Fizi.
Dans le territoire de Kalehe, la fermeture de la RN3 (axe Miti-Bitale) depuis le 15 novembre, à la suite d'affrontements dans le Parc de Kahuzi-Biega, affecte plus de 215 000 déplacés. Ces populations sont privées d'assistance.
« Les structures sanitaires connaissent notamment des ruptures de médicaments, faute d'approvisionnement et de restriction d'accès. Les aires de santé d'Irangi, Hombo Sud et Itebero sont les plus touchées », a conclu l'OCHA.