Les Républicains

09/25/2025 | News release | Distributed by Public on 09/25/2025 06:01

Céline Imart : « Désigner, stigmatiser, éliminer… Le triptyque de la Terreur comme horizon politique ? »

Société

Céline Imart : « Désigner, stigmatiser, éliminer… Le triptyque de la Terreur comme horizon politique ? »

25 septembre 2025

À l'occasion des manifestations du 18 septembre, une guillotine a été érigée place de la Bastille à Paris, et recouverte de slogans tel que : « Si t'es écolo, plante un facho ». Cette surenchère dans la violence doit vivement nous inquiéter, alerte l'eurodéputée LR.

Le 18 septembre dernier, à deux pas de la Bastille, certains cortèges syndicaux ont choisi de rejouer un vieux scénario. Une guillotine a été dressée, recouverte de slogans sanglants « Bolloré, Arnault, Stérin : couic », « Si t'es écolo, plante un facho ». Un simple buzz ? Non. C'est le signe d'une surenchère mortifère devenue banale dans le débat public. Pourtant, l'histoire de notre pays ne devrait-elle servir de garde-fou ?

En 1793, la France avait franchi un seuil. Le peuple, chauffé à blanc par les Montagnards, a voulu tuer son roi. Louis XVI a été guillotiné, Marie-Antoinette suivit, leur fils le Dauphin mourut enfermé dans des conditions atroces - si bien décrites récemment dans le très joll L'Orpheline du Temple de Victoria Mas - et Madame Royale, leur fille, contrainte à l'exil. Une famille sacrifiée au nom d'une logique implacable : faire tomber des têtes pour apaiser les passions. Or, les passions réclament toujours de nouvelles victimes.

La Révolution, passée des justes revendications du tiers état aux excès des ultra-jacobins, a plongé la France dans ses heures les plus sombres. Jusqu'à guillotiner le symbole même de l'unité du pays. Robespierre, à son tour, a fini sur l'échafaud. Puis Barras et le Directoire ont tenté de reprendre en main un pays brisé par la Terreur. N'est-ce pas exactement ce que nous voyons ressurgir aujourd'hui ?

Ce cycle commence par l'identification d'ennemis, se poursuit par l'élimination des symboles et s'achève dans le chaos. La gauche radicalisée en a fait un mode d'emploi pour imprégner les esprits et nourrir le besoin de figures à abattre. Comme hier, tout est amalgamé pour justifier toutes les outrances : écologisme, cause palestinienne, anti-police, anti-riches… Une confusion permanente attisée par des responsables politiques et complaisamment relayée par l'audiovisuel public. Et ce phénomène ne s'arrête pas aux cortèges. Aux Etats-Unis, l'assassinat de l'influenceur conservateur Charlie Kirk a montré comment l'étiquetage idéologique ouvre la voie au passage à l'acte. En France, quand la présidente de France Télévisions réduit CNews à une « chaîne d'extrême droite », n'entretient-elle pas le même mécanisme ? Est-ce pour détourner l'attention du dossier Cohen-Legrand, autrement plus gênant pour elle que de transformer un média discordant du PAF en cible ?

Quand tout devient prétexte, réduit à une grille idéologique, le réel et la réflexion disparaissent, et avec eux le débat, Hannah Arendt avait prévenu : « S'il cesse de penser, chaque être humain peut agir en barbare. » Ce sont les mêmes qui monopolisent la parole, s'érigent en victimes, s'offusquent de tout, instrumentalisent chaque cause, et captent l'attention jusqu'à faire croire que leurs obsessions représentent l'intérêt général et faire oublier les revendications concrètes des Français par leurs cris d'exclusion.

Que dire de la dérive du langage ? En tant qu'agricultrice, je connais la valeur du mot « planter ». Cela n'a jamais ete tuer, c'est nourrir, transmettre, construire. L'entendre détourné en « planter un facho » dit tout de la perversion de ces discours. Derrière la provocation, la haine se normalise. De la même façon, assimiler Juifs et Israéliens aux nazis est devenu un vocabulaire « normalisé » de l'extrême gauche, presque officiel dans certains cercles militants. Cette banalisation inverse les rôles, salit la mémoire historique et nourrit une perversité sadique : transformer les victimes d'hier en bourreaux d'aujourd'hui.

Et pendant ce temps ? Rien n'a changé. Les Français demeurent les victimes, d'un laxisme chronique face à la violence systémique et à la lâcheté de dirigeants qui laissent filer une dette colossale sur plusieurs générations. Leur pouvoir d'achat s'effrite, leur quotidien est culpabilisé jusque dans la consommation, leur liberté d'expression rognée par ce « camp du bien » qui, depuis Mai 68, tient les manettes de la morale, et les transmet aujourd'hui aux Khmers verts, commanditaires de chasse aux sorcières. Les bourreaux n'ont pas changé non plus. S'impose toujours la logique de la Terreur, lorsqu'on croyait servir le progrès en éliminant les « ennemis du peuple ».

À chaque fois, c'est l'unité du pays qu'on sacrifie. La violence et la mise à l'index sont redevenues la norme, alors que notre nation, forte de son histoire, devrait être la dernière à tomber dans ce piège. Il est temps de rompre avec la haine et le social-étatisme qui divisent et appauvrissent. La France a besoin d'une main ferme mais juste, d'une vision qui rassemble au lieu de fracturer. Un autre chemin est possible : celui de la responsabilité, de la liberté et du respect. À nous de l'emprunter sans tarder.

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