10/06/2025 | Press release | Distributed by Public on 10/07/2025 11:36
*Mise à jour : Le 7 octobre 2025 Saber Chouchen a bénéficié d'une grâce présidentielle et a été libéré contre toute attente.
Réagissant à la condamnation à mort prononcée par le tribunal de première instance de Nabeul contre Saber Chouchen, 56 ans, en raison de ses publications sur Facebook, notamment de ses critiques à l'égard du président et de ses appels à manifester publiquement, Heba Morayef, directrice régionale pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord à Amnesty International, a déclaré :
« Ce verdict qui condamne à mort un homme parce qu'il a exprimé pacifiquement ses opinions dissidentes sur Facebook, représente une escalade significative de la répression et une atteinte scandaleuse aux droits humains. Les autorités tunisiennes doivent immédiatement annuler la déclaration de culpabilité de Saber Chouchen et le libérer sans délai.
« Le recours à la peine capitale dans cette affaire illustre de manière flagrante et effroyable la manière dont un gouvernement se sert du système judiciaire pour réprimer la liberté d'expression et le moindre signe de dissidence. La peine de mort représente le châtiment le plus cruel, inhumain et dégradant qui soit et ne doit en aucun cas être appliqué, surtout pas pour réduire au silence des personnes qui ont simplement exprimé des critiques en ligne.
Le recours à la peine capitale dans cette affaire illustre de manière flagrante et effroyable la manière dont un gouvernement se sert du système judiciaire pour réprimer la liberté d'expression et le moindre signe de dissidence.
Heba Morayef, directrice régionale pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord à Amnesty International« Les accusations infondées de tentative de renversement de l'État et d'incitation au chaos, reposant sur des publications sur les réseaux sociaux dans lesquelles Saber Chouchen a critiqué le président tunisien, appelé à un changement politique et exhorté à manifester, révèlent le recours croissant du gouvernement à des textes répressifs tels que l'article 72 du Code pénal et le décret-loi n° 54 pour réduire au silence les personnes qui expriment des critiques. Le droit pénal est devenu le principal instrument utilisé dans le cadre d'une campagne acharnée visant à criminaliser toutes les formes de dissidence publique et pacifique. La déclaration de culpabilité et la condamnation à mort prononcées contre cet homme doivent être annulées, et toutes les déclarations de culpabilité et peines fondées uniquement sur l'exercice pacifique de droits humains doivent être immédiatement réexaminées et annulées.
La Tunisie doit suivre l'exemple de la majorité des pays du monde en abolissant rapidement la peine de mort et en commuant toutes les condamnations à mort. Rien ne prouve que ce châtiment ait un effet dissuasif sans égal sur la criminalité. De plus, comme on le constate à l'heure actuelle, il peut être utilisé en tant qu'instrument de l'arsenal répressif de l'État. La peine capitale doit être immédiatement supprimée des textes de loi. »
À ce jour, 113 pays ont aboli la peine de mort pour tous les crimes et près des trois quarts de tous les pays ont aboli ce châtiment en droit ou en pratique. Amnesty International s'oppose catégoriquement à la peine de mort dans tous les cas et en toutes circonstances.
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