UNOG - United Nations Office at Geneva

11/15/2025 | News release | Distributed by Public on 11/15/2025 15:19

COP30 : l’heure de vérité pour les financements climatiques

À Belém, aux portes de l'Amazonie, la question plane au-dessus de la COP30 comme une menace et un défi : les financements climatiques peuvent-ils enfin passer du discours à l'action, et devenir une véritable bouée de sauvetage pour les pays les plus exposés ?

Depuis une semaine, les délégations participant à la 30ᵉ conférence de l'ONU sur le climat (COP30) répètent la même vérité, crue, implacable : sans argent, il n'y aura ni sécurité, ni justice climatique, ni survie possible. Toutes les mesures imaginées pour stabiliser la planète - des boucliers de résilience aux transitions énergétiques - butent sur le même écueil : le financement.

Une question de survie

Samedi, les débats ont tourné autour de ce que plusieurs dirigeants ont appelé le « moteur » de la transition : la capacité collective à mobiliser des fonds.

Lors d'un dialogue ministériel sur le financement climatique, les pays les plus touchés par le dérèglement ont répété que l'accès à ces ressources est, pour eux, littéralement « une question de survie ».

Annalena Baerbock, présidente de l'Assemblée générale de l'ONU, a exhorté la conférence à ouvrir une nouvelle ère : celle où jusqu'à 1,3 billion de dollars annuels seraient effectivement déboursés, et surtout distribués « à ceux qui en ont le plus besoin, rapidement, en toute transparence et de manière équitable ».

Elle a rappelé que l'action climatique et la justice sociale sont indissociables. « L'insécurité climatique alimente la faim et la pauvreté, la pauvreté entraîne les migrations et les conflits ; et les conflits, à leur tour, aggravent la pauvreté et découragent l'investissement », a-t-elle dit.

Rompre ce cercle vicieux, insiste-t-elle, est devenu indispensable pour espérer atteindre les objectifs mondiaux.

Le renouveau des énergies propres

À l'occasion du 10ᵉ anniversaire de l'accord de Paris sur le climat, Mme Baerbock a rappelé qu'en 2015, beaucoup jugeaient les énergies renouvelables trop coûteuses ou trop peu réalistes. Aujourd'hui, elles sont devenues la source d'énergie à la croissance la plus rapide au monde.

En 2024, les investissements dans les énergies propres ont atteint 2 000 milliards de dollars, soit 800 milliards de plus que ceux destinés aux énergies fossiles. Et l'électricité solaire est désormais la moins chère de l'histoire.

Mais l'élan reste fragile et inégal.

L'Afrique, géant énergétique sous-financé

Plus de 600 millions d'Africains demeurent privés d'électricité alors que le continent possède un potentiel renouvelable 50 fois supérieur à la demande mondiale prévue pour 2040.

Un paradoxe que Mme Baerbock résume d'une formule sévère : « Un immense potentiel reste inexploité parce que les capitaux ne vont pas là où les besoins sont les plus pressants ».

Elle appelle les pays riches à honorer leurs engagements financiers et technologiques, et à accélérer la réforme des institutions financières internationales, accusées d'entraver les investissements dans les pays à faible revenu.

Le « sang vital » de l'action climatique

Simon Stiell, secrétaire exécutif d'ONU Climat, est venu enfoncer le clou. Pour lui, les financements sont le « sang vital » de l'action climatique, capables de transformer « les plans en progrès » et « l'ambition en mise en œuvre ».

Malgré les milliards déjà investis dans les énergies propres, la résilience ou les transitions dites « justes », il estime que les volumes restent « ni suffisants, ni suffisamment prévisibles », et surtout mal répartis.

Les pays vulnérables, rappelle-t-il, peinent encore à accéder à des fonds pourtant promis de longue date.

À Belém, le monde demande des preuves

La COP30 est ainsi devenue un test : celui de la crédibilité de la coopération internationale. Le monde veut savoir si les engagements financiers peuvent réellement suivre.

« De véritables financements, rapides et équitables, sont au cœur de cette preuve », souligne M. Stiell, invitant les délégations à démontrer que les investissements consentis aujourd'hui peuvent écrire « l'histoire de la croissance du XXIᵉ siècle ».

Et d'insister : « Lorsque les financements affluent, l'ambition grandit », permettant de créer des emplois, de réduire le coût de la vie, d'améliorer la santé, de protéger les communautés et de bâtir une planète plus résiliente et plus prospère.

UNOG - United Nations Office at Geneva published this content on November 15, 2025, and is solely responsible for the information contained herein. Distributed via Public Technologies (PUBT), unedited and unaltered, on November 15, 2025 at 21:19 UTC. If you believe the information included in the content is inaccurate or outdated and requires editing or removal, please contact us at [email protected]