WHO - World Health Organization

11/07/2025 | Press release | Archived content

Appel conjoint à renforcer les politiques et les investissements en faveur de la santé mentale et du bien-être des enfants et des jeunes

Une question importante

Depuis une dizaine d'années, la santé mentale est de plus en plus été reconnue en tant que droit humain fondamental dans l'ensemble du système des Nations Unies. Pourtant, malgré cette attention mondiale croissante, il n'existe aucune résolution des Nations Unies faisant de la santé mentale et du bien-être des enfants et des jeunes une priorité à part entière du développement, de la santé et des droits humains. Il n'existe pas non plus de définition uniforme des besoins en matière de développement spécifiques aux enfants et aux jeunes.

Alors que les cadres politiques des Nations Unies font de plus en plus référence à la santé mentale, les éléments de langage spécifiquement axés sur les enfants et les jeunes restent limités. Ces lacunes renforcent les approches fragmentées et cloisonnées et se traduisent par un manque d'investissements chronique, notamment en faveur de la prévention et des interventions précoces, alors qu'on sait qu'il existe des solutions évolutives et rentables.

À l'échelle mondiale, on estime qu'un jeune de 10 à 19 ans sur sept (14,3 %) souffre de troubles mentaux ; pourtant, ces troubles ne reçoivent pas l'attention qu'ils méritent et sont très peu pris en charge. Les données publiées mettent également en évidence, dans de nombreux pays, une augmentation préoccupante des taux de suicide chez les personnes âgées de 10 à 24 ans. Ce constat est confirmé par les données mondiales récemment publiées dans l'Atlas de la santé mentale, qui montrent que seulement 56 % des pays ont une politique ou un plan à part entière ou intégré portant sur la santé mentale des enfants et des jeunes, tandis que moins de la moitié des pays fournissent des services de santé mentale communautaires, scolaires ou autres à l'intention des enfants et des adolescents.

Pour relever ce défi urgent de façon constructive, il est primordial d'agir de concert dans plusieurs secteurs, y compris ceux de l'éducation, de la santé, de la protection sociale, du climat, du numérique et de la culture, en se fondant sur des cadres inclusifs axés sur les droits des enfants et des jeunes qui ne laissent personne de côté, notamment dans les contextes humanitaires et les situations fragiles.

Lacunes dans les politiques

Bien que la santé mentale soit de plus en plus reconnue dans les cadres politiques des Nations Unies, les enfants et les jeunes restent peu pris en considération dans les engagements mondiaux, les systèmes de données et les priorités de financement. Les lacunes à combler pour renforcer la santé mentale des enfants et des jeunes sont notamment les suivantes :

  1. absence de résolutions portant spécifiquement sur la santé mentale des enfants et des jeunes ;
  2. absence d'engagements en fonction de l'âge dans les cadres mondiaux ;
  3. absence de mécanismes participatifs garantissant l'inclusion des jeunes dans l'élaboration des politiques et des services de santé mentale ; et
  4. manque de suivi concernant la supervision et la responsabilisation dans le cadre des politiques mondiales et des engagements financiers existants en faveur de la santé mentale des enfants et des jeunes.

Un appel conjoint visant à promouvoir les politiques relatives à la santé mentale des enfants et des jeunes

Consacrer des ressources à la santé mentale des enfants et des jeunes et la promouvoir en tant que priorité mondiale à part entière dans le cadre des politiques et des investissements, en veillant à ce qu'elle soit explicitement intégrée dans les futures résolutions des Nations Unies, les cadres régissant les droits humains et les mécanismes mondiaux de surveillance conformément au Programme 2030.

Favoriser la mise en place d'une plateforme interinstitutions et multipartite uniforme, réunissant l'UNESCO, l'UNICEF, le Bureau des Nations Unies pour la jeunesse, l'OMS et d'autres entités pertinentes des Nations Unies, ainsi que les États Membres, des réseaux de jeunes et des partenaires de la société civile, en vue de renforcer la cohésion mondiale, de fournir des orientations techniques conjointes et d'aligner les mécanismes de financement et de responsabilisation en faveur de la santé mentale des enfants et des jeunes dans tous les secteurs.

Encourager les États Membres à adopter et à mettre en œuvre des stratégies et des politiques nationales en matière de santé mentale des enfants et des adolescents, alignées sur le Plan d'action global de l'OMS pour la santé mentale et le Programme conjoint de l'UNICEF et de l'OMS pour la santé mentale et le bien-être et le développement psychosociaux des enfants et des adolescents. Ces stratégies et politiques devraient inclure les orientations pertinentes du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme concernant les droits humains et l'inclusion du handicap, en mettant l'accent sur les approches communautaires et fondées sur les droits, ainsi que la Recommandation de l'UNESCO sur l'éducation pour la paix, les droits de l'homme et le développement durable (2023), dans laquelle il est souligné qu'un environnement d'apprentissage sûr, inclusif et favorable est le pilier du bien-être général des apprenants.

Assurer une participation significative des enfants et des jeunes à la conception, à la mise en œuvre, au suivi et à l'évaluation des politiques et des services de santé mentale, en les considérant comme des partenaires à parts égales et en s'appuyant sur les cadres existants des Nations Unies visant à mobiliser les jeunes.

Investir dans la prévention, la promotion et la protection par le biais d'une approche écosystémique rassemblant l'ensemble de la société, qui relie les plateformes de services communautaires, scolaires et numériques aux systèmes consacrés à l'éducation, à la santé, aux arts, au sport, au climat et à la protection, en allant à la rencontre des jeunes dans leurs propres milieux et en mettant en place des environnements favorables qui leur permettent de s'épanouir.

Intégrer les indicateurs de base de la santé mentale dans le suivi plus large de la santé des enfants et des jeunes, de l'éducation et du développement, y compris les enquêtes auprès des ménages (par exemple, enquêtes en grappes à indicateurs multiples) et les systèmes d'information nationaux, afin de renforcer la responsabilisation, l'équité et la visibilité intersectorielle des progrès.

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