10/04/2025 | News release | Distributed by Public on 10/04/2025 11:29
Dans un communiqué largement diffusé sur les réseaux sociaux, y compris par M. Trump, le Hamas affirme également être prêt à remettre l'administration de la bande de Gaza à une instance palestinienne indépendante, dans le cadre d'un accord durable « fondé sur un consensus national palestinien et un soutien arabe et islamique ». Le groupe conditionne toutefois cette initiative à la tenue de négociations par l'entremise de médiateurs sur plusieurs détails clés.
Le président Donald Trump, à l'origine d'un plan en 20 points soutenu par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et plusieurs dirigeants étrangers, a salué cette ouverture. Les grandes lignes du plan américain incluent, selon la presse, un cessez-le-feu immédiat, la libération des otages israéliens et des prisonniers palestiniens, l'entrée de l'aide dans Gaza, le retrait progressif des forces israéliennes, la démilitarisation du Hamas et la mise en place d'une administration « technocratique » transitoire, chargée de la reconstruction du territoire.
Sur son réseau social, M. Trump a exhorté Israël à cesser « immédiatement »les bombardements dans l'enclave palestinienne, estimant que le Hamas « est prêt pour une paix durable », une injonction à laquelle semblait se plier, samedi, l'armée israélienne.
À New York, le Secrétaire général des Nations Unies s'est félicité de cette évolution. « Le Secrétaire général se dit encouragé par la déclaration du Hamas annonçant sa disposition à libérer les otages et à s'engager sur la base de la récente proposition du président des États-Unis, Donald J. Trump », a déclaré le porte-parole d'Antonió Guterres.
Le chef de l'ONU « exhorte toutes les parties à saisir cette occasion pour mettre fin au conflit tragique à Gaza ». Il a également remercié le Qatar et l'Égypte pour « leur travail de médiation » aux côtés de la Maison Blanche.
M. Guterres a réitéré « son appel constant à un cessez-le-feu immédiat et permanent, à la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages, ainsi qu'à un accès humanitaire sans entrave », soulignant que l'ONU soutiendrait « tous les efforts visant à mettre un terme à la guerre pour éviter encore plus de souffrances ».
Dans un message publié sur le réseau X, le chef des droits de l'homme à l'ONU, Volker Türk, a lui aussi salué « l'élan vers la fin de la guerre », espérant qu'il « ouvrira la voie à une cessation permanente des hostilités, suivie d'une phase de relèvement et de reconstruction, conformément au droit international des droits de l'homme et au droit humanitaire, ainsi qu'à la solution à deux États ».
M. Türk a qualifié cette dynamique d'« occasion essentielle » que « toutes les parties et les États influents doivent saisir de bonne foi, afin de mettre un terme une fois pour toutes au carnage et aux souffrances à Gaza, d'inonder la bande d'aide humanitaire, et de garantir la libération des otages ainsi que celle des nombreux Palestiniens détenus ».
De son côté, Philippe Lazzarini, le responsable de l'UNRWA, a parlé d'un « élan rare et bienvenu ». Il a décrit « une fenêtre d'espoir exceptionnelle » permettant à l'agence onusienne pour les réfugiés palestiniens de répondre à la famine en cours à Gaza et aux souffrances de plus de deux millions de personnes « confrontées à des besoins indicibles ».
L'UNRWA, a-t-il précisé, dispose « de l'expertise et du personnel nécessaires pour accompagner le retour progressif à l'école de plus de 660.000 filles et garçons vivant parmi les décombres ». L'agence poursuivra parallèlement ses services essentiels - soins de santé primaires, gestion des déchets et soutien psychosocial - auprès d'une population « traumatisée et endeuillée ».
M. Lazzarini a appelé à « la levée du siège » et de « l'interdiction d'entrée imposée au personnel international et aux convois humanitaires ».
Quelques heures avant la réaction du Hamas, le chef des affaires humanitaires des Nations Unies, Tom Fletcher, avait salué la « fenêtre d'opportunité » ouverte par l'initiative de Washington. Dans la perspective d'un afflux de l'aide à Gaza, il a affirmé que l'ONU était prête à agir immédiatement pour venir en aide à la population.
Environ 170.000 tonnes de vivres, de médicaments, d'abris et d'autres fournitures vitales attendent aux frontières de la bande dévastée. Mais leur entrée dépend de la réouverture des points de passage contrôlés par Israël et de garanties de sécurité pour les civils comme pour les agents humanitaires.
M. Fletcher a appelé à « la libre circulation des biens et du personnel, à la délivrance de visas, à la création d'un espace sûr pour les opérations humanitaires et à la relance du secteur privé ».
Les agences humanitaires de l'ONU alertent sur la dégradation rapide de la situation dans le nord de l'enclave, où les forces israéliennes ont lancé une offensive pour prendre le contrôle total de Gaza-ville. Des dizaines de milliers de civils palestiniens demeurent piégés dans les zones de combat.
« Les opérations militaires et les frappes intenses, qui touchent des zones et des bâtiments résidentiels, font grimper le nombre de morts et continuent de semer la dévastation », a déclaré à New York le porte-parole de l'ONU, Stéphane Dujarric.