09/24/2025 | Press release | Archived content
Madame Vaira Vike-Freiberga, ancienne présidente de la Lettonie, coprésidente du Centre international Nizami Ganjavi (NGIC),
Excellences Mesdames et Messieurs les Présidents et Premiers Ministres,
Mon ami, Monsieur le Secrétaire général, Rovshan Muradov,
Excellences,
Mesdames et messieurs les invités, chers collègues et amis,
Je remercie le Centre international Nazami Ganjavi de nous avoir de nouveau réunis.
À l'ouverture du débat général hier, la Présidente de la 80e session de l'Assemblée générale, Madame Annalena Baerbock, nous a invités à envisager un monde sans les Nations Unies.
Ni l'OMS ni l'Organisation des Nations unies dont nous faisons partie ne sont parfaites.
Mais il n'y a pas d'alternative. Et sans ces institutions, le monde serait beaucoup plus dangereux, inégal et fragmenté.
Pensez à ce qui n'existerait pas sans l'OMS :
Dans un monde où les virus ne respectent pas les frontières, qui assurerait la surveillance des flambées épidémiques et la coordination de la riposte mondiale ?
Pendant la pandémie de COVID-19, les inégalités d'accès aux vaccins dont nous aurions été témoins auraient été bien pires sans le partenariat COVAX dont l'OMS faisait partie.
Des millions de vies supplémentaires auraient été perdues non seulement à cause du virus, mais aussi du fait du chaos et des inégalités.
Par ailleurs, la variole serait toujours parmi nous.
La poliomyélite continuerait d'entraîner la paralysie de centaines de milliers d'enfants chaque année.
Des millions d'enfants auraient perdu la vie en raison de maladies évitables par la vaccination.
Et au-delà des situations d'urgence, qui parlerait au nom des milliards de personnes qui vivent sans accès aux services de santé essentiels ?
Qui surveillerait la pollution de l'air ou exposerait les arguments selon lesquels la lutte contre le changement climatique est également un impératif de santé ?
Bien entendu, l'OMS n'agit pas seule. Dans tous les domaines, nous collaborons avec un large éventail de partenaires.
Il est toutefois difficile d'imaginer un monde sans que l'OMS ne joue son rôle de chef de file et de coordination dans l'architecture de la santé mondiale.
Tout ce travail n'est pas le fruit du hasard. Il est le résultat du choix que le monde a fait, par l'intermédiaire de l'OMS et des Nations Unies, de privilégier la coopération plutôt que l'isolement.
Certes, nous faisons face à des critiques, certaines sont justifiées, d'autres ne le sont pas. En effet, la bureaucratie, l'inefficacité, le manque d'agilité constituent de véritables défis.
Mais la solution ne consiste pas à saper ou à affaiblir le multilatéralisme ; mais plutôt de le renforcer.
Nous devons renforcer les institutions qui assurent la cohésion du système mondial, et non les abandonner au moment où nous en avons le plus besoin.
Pour nous, la réforme est une constante. Lorsque j'ai pris mes fonctions de Directeur général il y a plus de huit ans, nous avons conçu et mis en œuvre la série de réformes la plus importante de l'histoire de l'Organisation.
Il s'agit notamment des réformes du financement de l'OMS, qui ont contribué à atténuer l'impact des coupes budgétaires auxquelles nous avons été confrontés cette année.
Le multilatéralisme n'est pas un luxe, mais une nécessité.
L'OMS et les Nations Unies ont été créées au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, de la prise de conscience que la seule alternative aux conflits mondiaux était la coopération mondiale.
La Constitution de l'OMS est devenue le premier instrument de droit international à affirmer que la santé constitue un droit humain fondamental.
Mais elle est allée plus loin en affirmant que la santé est une condition fondamentale de la paix du monde et de la sécurité.
Cette conviction reste aussi pertinente aujourd'hui qu'il y a 77 ans.
En ces temps de divisions et de dissensions, la santé est l'un des rares domaines dans lesquels des pays qui sont par ailleurs des rivaux politiques et économiques peuvent œuvrer ensemble pour élaborer une approche commune face aux menaces communes.
La référence A représente l'Accord sur les pandémies, adopté par les États Membres de l'OMS lors de l'Assemblée mondiale de la Santé en mai dernier.
Après trois ans et demi de négociations, les nations du monde ont montré qu'il était encore possible pour les pays de collaborer et de trouver un terrain d'entente dans un but commun.
L'adoption de l'Accord sur les pandémies a été véritablement historique et a montré que le multilatéralisme est bien vivant.
L'OMS, à l'instar des Nations Unies, est une plate-forme où chaque pays, grand et petit, riche ou pauvre, a une voix, et c'est là que nous faisons de la santé non pas un privilège, mais un droit.
N'oublions donc pas ce que nous avons accompli ensemble. Ne laissons pas la frustration nous aveugler face aux progrès. Et réaffirmons notre conviction qu'en restant unis, nous serons en mesure de surmonter les défis qu'aucune nation ne peut relever seule.
Je vous remercie.