10/08/2025 | News release | Distributed by Public on 10/08/2025 22:47
Au total, 3,3 millions d'enfants ont désormais besoin d'une aide humanitaire, soit le chiffre le plus élevé jamais enregistré. Les cas de malnutrition aiguë, de recrutement d'enfants, de violences basées sur le genre et d'autres violations des droits de l'enfant sont en forte hausse.
« Les enfants en Haïti sont déplacés à un rythme et à une échelle alarmants », a déclaré la cheffe de l'UNICEF, Catherine Russell.
« Chaque fois qu'ils sont contraints de fuir, ils perdent non seulement leur maison, mais aussi la possibilité d'aller à l'école, d'être en sécurité et simplement d'être des enfants ».
Des séismes meurtriers à la fragilité politique et au chaos économique, des décennies de chocs ont conduit à l'une des crises humanitaires les plus complexes du monde en Haïti.
Les bandes armées contrôlent désormais plus de 85 % de la capitale, Port-au-Prince, ainsi que plusieurs routes stratégiques, isolant des familles de la nourriture, des soins de santé et de la protection, et les forçant à fuir.
Plus de 2,7 millions de personnes, dont 1,6 million de femmes et d'enfants, vivraient sous le contrôle de ces groupes armés. Le rapport avertit que l'ampleur du déplacement est sans précédent, le nombre de sites d'accueil ayant atteint 246 à l'échelle nationale au premier semestre 2025.
À Port-au-Prince et dans les zones environnantes, les écoles sont devenues des cibles ou des abris. Plus de 1.600 établissements scolaires ont fermé, tandis que 25 ont été occupés par des gangs, privant des milliers d'élèves de la possibilité d'apprendre.
Le coût de la scolarité constitue un autre obstacle majeur. Seules 15 à 20 % des écoles sont publiques, et même celles-ci exigent souvent des familles qu'elles paient les manuels et les uniformes, précise le rapport.
L'UNICEF a pris en charge plus de 86.000 enfants souffrant d'émaciation, une forme de malnutrition potentiellement mortelle, et fournit des soins de santé à 117.000 personnes, ainsi que de l'eau potable à 140.000 autres.
Mais l'agence reste gravement sous-financée. Sans une augmentation immédiate des ressources, des programmes essentiels risquent d'être gravement compromis.
« Les enfants d'Haïti ne peuvent plus attendre », a averti Mme Russell. « Comme tous les enfants, ils méritent de vivre en sécurité, en bonne santé et en paix. Il nous appartient d'agir maintenant pour eux ».