11/12/2025 | Press release | Distributed by Public on 11/12/2025 00:37
Genève/Port Soudan, 11 novembre 2025 - La directrice générale de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), Amy Pope, avertit que l'insécurité extrême et les violations effroyables des droits humains, notamment les massacres et les violences ethniques et sexuelles à El Fasher, dans le nord du Darfour, ont provoqué une augmentation spectaculaire des déplacements de population et aggravé encore la crise humanitaire.
« La crise à El Fasher est le résultat direct de près de 18 mois de siège qui ont privé les familles de nourriture, d'eau et de soins médicaux », a déclaré la Directrice générale Amy Pope, alors qu'elle entamait une visite de cinq jours dans ce pays déchiré par la guerre. « Nos équipes sont sur place, mais l'insécurité et l'épuisement des stocks font que nous ne pouvons venir en aide qu'à une fraction des personnes dans le besoin. Sans un accès sûr et un financement urgent, les opérations humanitaires risquent d'être paralysées au moment même où les communautés ont le plus besoin d'aide. »
Au cours des deux dernières semaines, les bombardements intensifs et les attaques terrestres à El Fasher et dans ses environs ont déplacé près de 90 000 personnes, forçant les familles à fuir par des routes dangereuses, avec quasiment aucun accès à la nourriture, à l'eau ou à l'aide médicale. Des dizaines de milliers de civils restent piégés dans la ville, survivant dans des conditions proches de la famine, alors que les hôpitaux, les marchés et les réseaux d'approvisionnement en eau ne peuvent plus fonctionner.
La violence s'étend également à d'autres régions du Soudan. Entre le 26 octobre et le 9 novembre, environ 38 990 personnes ont fui les combats dans le Kordofan du Nord. Beaucoup parcourent de longues distances à pied ou tirées par des ânes, dorment dehors sans abri et passent des jours sans manger, tout en vivant dans la crainte constante d'une attaque.
De plus en plus des cas alarmants de violation des droits sont signalés, notamment des détentions arbitraires, des pillages, des agressions physiques et des violences sexistes. Tawila, qui accueillait avant l'escalade plus de 650 000 personnes déplacées à l'intérieur du pays, reçoit désormais des dizaines de Soudanais gravement blessés en provenance d'El Fasher.
Malgré des besoins croissants, les opérations humanitaires arrivent aujourd'hui au bout de leurs capacités. Les entrepôts sont presque vides, les convois d'aide sont confrontés à une insécurité importante et les restrictions d'accès continuent d'empêcher la livraison d'une aide suffisante. L'OIM lance un appel urgent pour obtenir davantage de financements et un accès humanitaire immédiat, durable et sûr afin d'éviter une catastrophe encore plus grave.
Malgré un accès restreint et des approvisionnements limités, l'OIM continue de fournir une aide vitale dès qu'elle le peut. Un convoi parti de Port-Soudan le 20 octobre est en route vers Tawila avec des abris et des articles non alimentaires pour 7 500 personnes déplacées, qui seront distribués par l'African Relief Committee et par Save the Children International. Grâce au Fonds de réponse rapide, les partenaires locaux de l'OIM mettent en œuvre des interventions d'urgence visant à fournir des abris, une aide à la protection et des services médicaux. Ils œuvrent également à améliorer l'accès à l'eau, à l'assainissement et à l'hygiène pour 60 000 personnes dans le nord et le sud du Darfour, afin de prévenir des épidémies telles que le choléra.
L'OIM exhorte les donateurs, les partenaires et la communauté internationale à agir dès maintenant pour éviter de nouvelles pertes en vies humaines et pour garantir que l'aide parvienne en toute sécurité aux communautés vulnérables. Une coordination des efforts nationaux et internationaux est essentielle pour fournir une aide vitale, préserver la dignité des personnes touchées et protéger les civils piégés dans cette crise qui ne cesse de s'aggraver.
Pour plus d'informations, veuillez consulter le centre des médias de l'OIM.