Déclaration du président António Costa à l’issue du Sommet social tripartite 18:20 Déclaration du président António Costa à l’issue du Sommet social tripartite et à la veille[...]

Nous venons de conclure notre Sommet social tripartite. Le dialogue social est au cœur de notre modèle et un ciment qui unit les forces vives de notre Union. C'est toujours un moment privilégié de pouvoir échanger avec les partenaires sociaux.

Demain, lors du Conseil Européen, nous débattrons de la meilleure manière de relever plusieurs des défis auxquels l'Union européenne est confrontée : notre soutien à l'Ukraine, la défense et la sécurité, la compétitivité et, pour la première fois, le logement.

Face aux turbulences que nous devons affronter, nous ne pouvons tenir pour acquis notre paix, notre stabilité et notre prospérité. Les valeurs de l'Union Européenne, notre modèle social et redistributif, sont mis à l'épreuve.

Il est de notre devoir de renforcer les conditions d'une Union Européen plus agile, plus innovante, plus souveraine, au bénéfice de nos travailleurs, de nos entreprises et de notre société tout entière. La compétitivité et l'Europe sociale sont deux objectifs qui se renforcent mutuellement.

Investir dans l'innovation, dans les compétences de demain est une nécessité absolue pour améliorer de façon juste et durable notre compétitivité. C'est la voie d'une économie ouverte, régulée, soutenable où la technologie sert l'émancipation autant que la croissance ; où les fruits de la croissance sont répartis de manière équitable entre tous.

Et cela contribuera à une Europe toujours plus inclusive, créant de l'emploi de qualité, assurant un droit au logement à chacun. Selon le dernier Eurobaromètre, le manque de logements abordables est de loin la question la plus urgente pour les Européens vivant en ville. Plus de la moitié d'entre eux le désignent comme le défi majeur auquel ils sont confrontés.

Bien que ce domaine relève avant tout des gouvernements nationaux, régionaux et locaux, il est essentiel que nous, dirigeants européens, abordions la manière dont l'Union européenne peut compléter ces efforts et avoir un impact concret dans la lutte contre cette crise. C'est pourquoi j'ai veillé à ce que la crise du logement soit inscrite pour la toute première fois à l'agenda du Conseil européen de demain. C'était un engagement que j'ai pris lorsque j'ai pris mes fonctions.

Car les dirigeants européens ont le devoir d'aborder les problèmes concrets et urgents auxquels nos citoyens doivent faire face au quotidien. Lors de ma récente tournée dans les capitales européennes, j'ai pu constater combien l'accessibilité et le coût du logement sont des priorités absolues pour les Européens. De Lisbonne à Copenhague, de Dublin à Athènes. Les causes de cette crise sont multiples et variées, tout comme doivent l'être les solutions.

Une maison n'est pas seulement un abri ; c'est le fondement de nos vies. Elle conditionne notre capacité à participer activement aux sphères sociales, politiques et économiques. Le manque de logements abordables, accessibles et décents est une crise aux conséquences profondes sur les plans social, économique et politique. Elle nuit à notre compétitivité, car elle restreint la mobilité des travailleurs et freine la croissance économique.

Si nous voulons renforcer notre cohésion sociale, préserver nos systèmes démocratiques et améliorer notre compétitivité, il est essentiel que nous agissions sur cette crise. Je vous remercie pour nos échanges aujourd'hui. Ils sont une contribution précieuse aux échanges que nous aurons demain au Conseil Européen, mais aussi une contribution importante pour la Commission européenne alors qu'elle prépare le tout premier Plan européen pour le logement abordable.

Je vous remercie pour votre attention.