UNOG - United Nations Office at Geneva

12/04/2025 | News release | Distributed by Public on 12/04/2025 09:15

Soudan : l’ONU appelle à ne « pas rester les bras croisés » face aux atrocités commises au Kordofan

Alors que les combats font rage au Kordofan entre l'armée soudanaise, les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) et le Mouvement populaire de libération du Soudan-Nord (SPLM-N), le chef des droits de l'homme de l'ONU a mis en garde jeudi contre « une nouvelles vague d'atrocités commises » dans cette région du Soudan.

Depuis le 25 octobre, date à laquelle les FSR ont pris la ville de Bara dans le nord du Kordofan, le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH) a recensé au moins 269 morts parmi les civils, victimes de frappes aériennes, de tirs d'artillerie et d'exécutions sommaires.

Selon le HCDH, les coupures de télécommunications et d'Internet empêchent d'établir des rapports précis, de sorte que « le nombre de victimes civiles est probablement beaucoup plus élevé ».

Le Soudan est ravagé par une guerre civile depuis avril 2023 opposant l'armée soudanaise et les paramilitaires des FSR.

Menace constante des paramilitaires

« Il est vraiment choquant de voir l'histoire se répéter au Kordofan si peu de temps après les événements horribles qui se sont déroulés à El Fasher », dans la région du Darfour, a déclaré dans un communiqué, Volker Türk, Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme.

« La communauté internationale s'était alors montrée unie, condamnant sans équivoque les violations et les destructions barbares. Nous ne devons pas laisser le Kordofan devenir un autre El Fasher », a-t-il ajouté

Le 3 novembre, un drone des Forces de soutien rapide (FSR) a frappé une tente où des personnes en deuil s'étaient rassemblées à El Obeid, dans le nord du Kordofan, tuant 45 personnes, principalement des femmes. Le 29 novembre, une frappe aérienne des Forces armées soudanaises (FAS) à Kauda, dans le sud du Kordofan, aurait fait au moins 48 morts, pour la plupart des civils.

Depuis, des combats intenses se poursuivent dans les trois États du Kordofan, faisant de nouvelles victimes parmi les civils. Kadugli et Dilling, dans le Kordofan du Sud, assiégées par les FSR et le SPLM-N, ainsi qu'El Obeid, dans le Kordofan du Nord, partiellement encerclée par les FSR, sont particulièrement menacées.

Meurtres, détentions arbitraires

Dans ce climat de terreur, les attaques sont suivies de cas de meurtres en représailles. Le HCDH fait également état de détentions arbitraires, d'enlèvements, de violences sexuelles et de recrutements forcés, y compris d'enfants.

De nombreux civils auraient été détenus pour avoir « collaboré » avec les parties adverses. L'utilisation de discours haineux, qui risquent d'attiser la violence, suscite également des inquiétudes croissantes.

Ces violences ont aggravé « une situation humanitaire déjà désastreuse ». Selon l'ONU, une famine est confirmée à Kadugli et un risque de famine est à craindre à Dilling. Toutes les parties bloquent l'accès et les opérations humanitaires.

L'intensification de la violence au cours du mois dernier a également provoqué des déplacements massifs de civils, plus de 45.000 personnes ayant fui leurs foyers pour se mettre en sécurité à l'intérieur ou à l'extérieur de la région du Kordofan.

« Le monde ne peut rester silencieux »

« Nous ne pouvons rester silencieux face à une nouvelle catastrophe d'origine humaine », a affirmé M. Türk. « Ces combats doivent cesser immédiatement et l'aide vitale doit pouvoir parvenir à ceux qui sont menacés de famine ».

Il a appelé à la protection du personnel humanitaire et des secouristes locaux, ainsi qu'au rétablissement des télécommunications afin de faciliter l'aide vitale et de permettre la circulation des informations essentielles vers les civils.

Une fois de plus, M. Türk a exhorté tous les États ayant une influence sur les parties à prendre des mesures immédiates pour mettre fin aux combats et stopper les flux d'armes qui alimentent le conflit.

« N'avons-nous pas tiré les leçons du passé ? Nous ne pouvons pas rester les bras croisés et laisser davantage de Soudanais devenir victimes d'horribles violations des droits de l'homme. Nous devons agir, et cette guerre doit cesser immédiatement ».

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