Prime Minister of the French Republic

12/04/2025 | Press release | Distributed by Public on 12/05/2025 18:03

Santé mentale : une immersion pour mieux comprendre les troubles psychiques

Un contexte préoccupant, une mobilisation nécessaire

56 % des Français déclarent avoir été en souffrance psychique en un an (source Ifop). Pourtant, 70 % estiment que la santé mentale reste un sujet tabou (source Odoxa). C'est à partir de ce double constat que le Gouvernement a décidé de faire de la santé mentale la Grande cause nationale 2025.
L'objectif est clair : libérer la parole, changer les regards, prévenir et mieux accompagner.

Un projet immersif pour sensibiliser autrement

Pour rendre visibles les réalités invisibles, deux psychologues, Adèle Turquin et Dan Zerbib, développent un projet innovant : « Immersion auditive - vivre avec les voix ». Une installation interactive qui plonge le public dans le quotidien d'une personne vivant avec des hallucinations auditives, un symptôme fréquent des troubles schizophréniques.

Comment ça fonctionne ?

Pendant 3 à 5 minutes, le participant est équipé d'un casque audio ouvert, qui lui permet de rester en contact avec son environnement. Il entend alors des sons simulant des voix, des injonctions ou des murmures, comme peuvent en percevoir certaines personnes concernées.
Deux types de sons composent l'expérience :
  • des enregistrements sonores, mixés en direct selon le contexte ;
  • des voix jouées en temps réel par des comédiens via micro, pour une personnalisation complète.
L'ensemble permet une expérience sensorielle et émotionnelle forte, conçue pour favoriser l'empathie, comprendre les symptômes et dépasser les préjugés.

Un outil pour libérer la parole

L'ambition de ce projet : décomplexer les conversations sur le mal-être mental, créer du lien social et susciter une réflexion collective. Parce que la santé mentale n'est pas l'affaire des seuls professionnels ou des personnes souffrantes, mais une question de société.

Comprendre la démarche derrière le dispositif d'immersion auditive

Quatre questions à Dan Zerbib, psychologue clinicien et concepteur de l'expérience immersive auditive « Vivre avec les voix ».

À travers ce dispositif, quel est l'objectif ?

L'objectif est de dé-stigmatiser, de sensibiliser et de parler de ces sujets. L'idée, c'est qu'il puisse aider, sensibiliser des proches, des aidants, des soignants. Aujourd'hui, il est utilisé par des professionnels de santé et des pairs aidants formés à l'outil.

Est-ce une reconstitution fidèle des hallucinations auditives ?

Non, et c'est très important. Ce n'est pas une reconstitution exacte du vécu des personnes concernées. C'est une entrée, une approche, une seule facette d'une réalité beaucoup plus complexe. La schizophrénie comporte une multitude de symptômes, et on parle d'un spectre : chaque personne a son vécu propre.

La schizophrénie comporte une multitude de symptômes, et on parle d'un spectre : chaque personne a son vécu propre.

Dan Zerbib

  • Psychologue clinicien et concepteur de l'expérience immersive auditive « Vivre avec les voix ».

Les troubles de la schizophrénie sont-ils assez mis en avant ?

Ils existent, on en parle, mais souvent avec beaucoup d'imaginaire et beaucoup de peur. Notre intention, ce n'est surtout pas de faire peur. Au contraire : c'est de comprendre, mais de comprendre par le corps. Créer quelque chose qui parle autant au corps qu'à la tête, pour permettre à chacun de se mettre à la place de l'autre, pour favoriser l'empathie. On ne voulait pas d'une approche uniquement théorique du type « tel trouble, ce serait ça ». On voulait que les gens puissent expérimenter ce que ça fait d'entendre des voix.
Je suis convaincu que le rejet, l'isolement ou l'évitement ont des effets parfois plus délétères que les symptômes eux-mêmes, avec lesquels on peut pourtant vivre.

Quels retours avez-vous eu sur ce dispositif ?

Le dispositif évolue en permanence : à chaque session, on débriefe, on observe ce qui a fonctionné, ce qui a moins fonctionné, comment les participants ont réagi… et on adapte.
Les retours varient beaucoup :
  • pour les personnes qui ne connaissent pas du tout le sujet, on avance progressivement : notre rôle est de sensibiliser, d'ouvrir une porte vers cette maladie, vers ce symptôme,
  • pour celles qui connaissent déjà un peu, on peut aller plus loin.
Au cours d'un festival, par exemple, une ergothérapeute nous a dit : « Ça fait des années que je travaille avec des personnes vivant avec la schizophrénie, mais je n'avais jamais ressenti ça ». C'est précisément ce qu'on cherche : ouvrir de nouveaux champs de réflexion.

Partager la page

Prime Minister of the French Republic published this content on December 04, 2025, and is solely responsible for the information contained herein. Distributed via Public Technologies (PUBT), unedited and unaltered, on December 06, 2025 at 00:04 UTC. If you believe the information included in the content is inaccurate or outdated and requires editing or removal, please contact us at [email protected]