09/25/2025 | Press release | Archived content
Q - On est en ligne également ce soir avec Pascal Confavreux. Bonsoir et merci à vous depuis Paris. Vous êtes porte-parole du Quai d'Orsay, donc de la diplomatie française. La question évidemment qu'on se pose, question simple : pourquoi maintenant, cette reconnaissance par la France d'un État palestinien, un État, on le rappelle, qui n'a ni frontières ni institutions ?
R - Merci beaucoup. La volonté du Président de la République, Emmanuel Macron, c'était de sauver la solution à deux États du danger de mort dans laquelle elle se trouvait, de sortir d'une forme de violence, de cycles de violences récurrentes dans lesquels nous sommes. Et c'est en allant avec, d'un côté la reconnaissance de l'État de Palestine, avec une vraie dynamique qu'il a engagée, et ensuite avec des engagements très, très forts qu'il a obtenus des États de la région. Notamment, pour la première fois au niveau de l'Organisation des Nations unies, la condamnation du Hamas, la condamnation des massacres horribles du 7 octobre 2023, le fait que le Hamas n'aura plus aucun rôle dans la gouvernance du futur État palestinien. Ce sont des engagements très forts qu'il a obtenus, ainsi que des engagements forts sur la réforme de l'Autorité palestinienne. Et puis enfin, des engagements forts des États de la région sur le jour d'après : qu'est-ce qu'on fait en termes de sécurité ? Qu'est-ce qu'on fait en termes de stabilisation et de reconstruction ? Qu'est-ce qu'on fait aussi en termes d'intégration régionale ? Donc c'est tout ça qu'il y a dans la déclaration de New York du 29 juillet dernier, qui a été ensuite votée par une très large majorité d'États, 142, à l'Assemblée générale des Nations unies le 12 septembre dernier, et puis qui a été ensuite réunie au niveau des chefs d'État et de gouvernement, lundi à New York. Ce sont ces différents éléments-là, qui arrivent au terme de neuf mois d'efforts diplomatiques pour redonner vie à la solution à deux États.
Q - Mais alors dans ce cas, pourquoi ne pas avoir attendu que ces promesses se concrétisent, qu'on puisse constater dans la réalité ces changements, et ensuite alors éventuellement reconnaître un État palestinien ?
R - L'idée, c'est de redonner un horizon politique pour complètement décrédibiliser et désarmer le Hamas. Les engagements de l'Autorité palestinienne, nous serons très attentifs à cela. Par exemple, sur les manuels scolaires, des décisions ont déjà été prises, il y aura un audit, et nous allons suivre de très près les résultats de cet audit. La réforme ensuite de la gouvernance de l'Autorité palestinienne, l'engagement d'élections sous un mois, la fin du système « pay for slay », qui sera aussi soumise à une forme de suivi… Tout ça, ce sont des choses qui sont engagées. Est-ce que c'est fini maintenant ? Non, mais nous serons très attentifs dans la mise en œuvre.
Q - Alors évidemment, on s'inquiète aussi pour l'avenir de la relation France-Israël. D'ailleurs on l'a dit, Benyamin Netanyahou a dû modifier son plan de vol pour rallier New York, pour contourner précisément la France. On est en droit, vous pensez, de se poser la question, justement, sur l'avenir, la solidité de cette alliance, sur l'avenir entre la France et Israël ?
R - Je veux revenir sur l'avion, puisque vous le mentionnez : nous avions donné les autorisations de survol de l'avion du Premier ministre Netanyahou pour se rendre à New York. Après, sur l'itinéraire qu'il a choisi, il ne m'appartient pas de le commenter, ce n'est pas de mon ressort. Quant à la relation bilatérale entre la France et Israël, c'est une relation qui est forte, qui est exigeante et qui se maintient. Le Président de la République en a parlé dans ses récentes interviews. Il échange avec le Premier ministre Netanyahou. Le ministre de l'Europe et des affaires étrangères Jean-Noël Barrot échange avec son homologue Gideon Sa'ar. C'est très important de maintenir ces échanges tout au long de la période que nous vivons.
Q - Un dernier mot, parce qu'on voit qu'il y a aussi beaucoup de réactions évidemment en France depuis lundi, réactions négatives notamment à droite, à la droite de l'échiquier politique. Certains dénoncent le fait que la France vient d'offrir, quelque part, un siège aux Nations unies, au djihad. Vous répondez quoi à ce type d'accusation ?
R - Je veux vraiment dire que c'est la pire chose qu'on pouvait faire au Hamas ; c'est de l'isoler, de le condamner. Le Hamas ne veut pas de la solution à deux États, le Hamas ne veut pas de la survie d'Israël, le Hamas se nourrit du cycle de violence, le Hamas veut une Palestine « from the river to the sea ». Donc c'est vraiment l'opposé d'une victoire des djihadistes. C'est vraiment un coup d'arrêt au Hamas.
Q - Merci beaucoup à vous, Pascal Confavreux, d'avoir été avec nous ce soir depuis nos studios parisiens.
Source : i24NEWS