RSF - Reporters sans frontières

10/28/2025 | Press release | Distributed by Public on 10/28/2025 10:23

Droit à l’information au Sahel : la Déclaration de Dakar, initiée par RSF, publiquement soutenue par la Mauritanie, le Libéria et la Gambie

Lors de l'ouverture de la conférence régionale sur le droit à l'information au Sahel, organisée le 27 octobre à Dakar dans le cadre du Salon international des médias d'Afrique (SIMA), la Mauritanie, le Libéria et la Gambie ont officiellement apporté leur soutien à la Déclaration sur le droit à l'information au Sahel. Reporters sans frontières (RSF) salue cette avancée significative et appelle les autres États de la région à renforcer la liberté de la presse en adhérant aux dix principes énoncés dans la Déclaration.

"Face à la dégradation de la liberté de la presse au Sahel, nous devons tout faire pour continuer de protéger et chérir le journalisme. Au-delà de son suivi de la situation de la liberté de la presse et de ses déclarations dénonçant les atteintes à celle-ci, RSF est une organisation porteuse de solutions et d'espoir, notamment par le biais de la déclaration sur le droit à l'information au Sahel, qui porte dix principes essentiels, à commencer par l'arrêt des attaques physiques visant les journalistes. Des solutions sont sur la table, et RSF reste disponible avec les acteurs publics qui souhaitent discuter et avancer sur la liberté de la presse dans la région. Car la nature n'aime pas le vide : là où le journalisme disparaît, la désinformation et la propagande apparaissent."

Thibaut Bruttin
Directeur général de RSF

Face à la dégradation sécuritaire au Sahel, faite de violences physiques, de meurtreset d'enlèvements de journalistes, d'inaccessibilité de zones entières à la presse, de mise en danger des médias de proximitéet de propagation de la désinformation, RSF appelle les États de la région à s'engager pour la défense de l'information fiable en adhérant aux dix principes constitutifs de la déclaration sur le droit à l'information au Sahel.

Lors du Salon international des médias d'Afrique (SIMA) ouvert ce lundi 27 octobre à Dakar, au Sénégal, en présence d'acteurs politiques et médiatiques de la zone, trois pays, viales représentants de gouvernements, se sont d'ores et déjà engagés à porter cette déclaration : la Mauritanie viason ministre de la Culture, des Arts, de la Communication et des Relations avec le Parlement, aussi porte-parole du gouvernement, El Houssein Ould Medou ; la Gambie, viason ministre de l'Information, Ismaila Ceesay ; et le Libéria viason vice-ministre en charge de l'Information, Daniel Otis Sando.

Le porte-parole du gouvernement de Mauritanie, pays classé au 50e rang sur 180 pays et territoires au Classement mondial de la liberté de la presse de RSF en 2025, estime que la déclaration représente "une étape majeure dans la réaffirmation des engagements régionaux et internationaux en faveur d'un espace médiatique libre et crédible". Ismaila Ceesay, ministre de l'Information de la Gambie, classée au 58e rang au Classement mondial de la liberté de la presse, a annoncé "supporter entièrement la déclaration initiée par RSF".

Une conférence régionale pour l'information

Lors de l'ouverture du SIMA, RSF a également mis en lumière le rôle vital joué par les radios communautaires dans la région, médias de proximité auxquels le nouveau documentaire de RSF, Radios communautaires : leur combat pour informer au Sahel, rend hommage. Ce film prolonge l'Appel de RSFet de 547 radios communautaires pour la protection et le soutien de ces médias de proximité dans la région. Jusqu'au 30 octobre, RSF organise, au sein du SIMA, un temps fort intitulé "CREDI-SAHEL", espace d'échanges entre les acteurs des médias de la zone.

Cet événement s'inscrit dans le cadre de la campagne "sauver le journalisme au Sahel" lancée en 2022 par RSF. Celle-ci vise à fédérer et organiser la mobilisation des acteurs des médias, de la société civile, des partenaires techniques et financiers, tels que l'UNESCO ou la CEDEAO, et des représentants des gouvernements, ainsi qu'à multiplier les actions afin d'éviter que la région ne devienne une zone de non-information.

Une déclaration en dix principes

Les dix engagements de la déclaration sur le droit à l'information au Sahel sont basés sur des principes de protection pour permettre aux journalistes de remplir leur fonction sociale en travaillant librement. Les pays signataires doivent consentir à mettre tout en œuvre pour :

  1. reconnaître et garantir le droit à l'information défini par la Déclaration internationale sur l'information et la démocratie comme "la liberté de rechercher et de recevoir des informations fiables et d'y accéder" ;
  2. autoriser l'accès des journalistes aux zones à risque, telles que les zones de conflit, tout en assurant leur sécurité ;
  3. garantir que la diffusion d'informations d'intérêt public, en particulier s'agissant d'opérations militaires ou sécuritaires, ne soit pas interrompue ;
  4. mettre fin à l'impunité des attaques verbales et agressions physiques dont font l'objet les journalistes et s'assurer que leurs auteurs sont poursuivis pénalement ;
  5. garantir un accès continu à Internet, en particulier durant les périodes d'intense mobilisation sociale comme les élections ou les manifestations publiques ;
  6. aligner les lois qui encadrent les communications électroniques sur les normes internationales les plus protectrices pour la liberté d'informer des journalistes et le droit à l'information ;
  7. adopter des lois sur l'accès à l'information publique, en conformité avec les normes internationales en vigueur ;
  8. promouvoir la qualité de l'information et les sources fiables à travers la reconnaissance de la Journalism Trust Initiative (JTI) comme norme de référence ;
  9. soutenir le développement d'une agence régionale de soutien aux médias dont le mandat contribue à protéger la liberté de la presse et le droit à l'information au Sahel, ainsi que l'indépendance et la soutenabilité des médias locaux ;
  10. collaborer de bonne foi avec les organes internationaux et régionaux indépendants compétents, en particulier le rapporteur spécial pour la liberté d'expression et l'accès à l'information en Afrique aux fins de la mise en œuvre de ses recommandations.
Publié le28.10.2025
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