10/30/2025 | News release | Archived content
« Il n'y a rien d'idéologique dans l'agenda Femmes, paix et sécurité », a affirmé Jean-Pierre Lacroix à l'ouverture d'une réunion rassemblant diplomates, responsables onusiens et représentants de la société civile. « Ce n'est pas de l'idéologie, c'est du bon sens, c'est du réalisme et c'est aussi indispensable ».
Adoptée en octobre 2000, la résolution 1325 du Conseil de sécurité a posé les bases de cet agenda : reconnaître l'impact des guerres sur les femmes, mais aussi leur rôle décisif dans la consolidation de la paix. À la veille de son 25ᵉ anniversaire, vendredi, le bilan demeure mitigé.
Jean-Pierre Lacroix a salué les progrès accomplis : davantage de femmes accèdent aujourd'hui à des postes de cheffe ou cheffe adjointe de mission, y compris dans des contextes militaires, et près de la moitié des fonctions de direction civile sont désormais occupées par des femmes.
Mais le chemin reste long. Le haut responsable a appelé à accroître la présence féminine dans les contingents en uniforme - officiers individuels, forces de police et unités militaires - et à créer des environnements de travail réellement inclusifs, « tant sur le plan physique que psychologique ».
L'autre défi, a-t-il souligné, est d'élargir la participation des femmes dans les pays où les Nations Unies sont déployées : « dans les efforts de paix, de protection des civils, et en réalité dans tout ce que nous faisons ».
Un appel repris par Coumba Traoré, présidente de la Fondation Forum de Bamako, qui a insisté sur l'importance de la « localisation » dans la mise en œuvre de la 1325. « La question de l'appropriation par les communautés locales est indispensable », a-t-elle déclaré, déplorant la sous-représentation persistante des femmes africaines dans les instances de décision.
« On parle beaucoup de nous. Dans les hautes sphères, on vient nous voir, on nous sollicite. Mais lorsqu'il faut prendre des décisions, nous ne sommes plus là », a-t-elle regretté, dénonçant une approche encore trop descendante.
Pour Mme Traoré, il faut « tirer du pep, de l'engagement et de la dignité que portent ces femmes pour justement tenir debout ». Les femmes « ne sont pas seulement victimes, elles sont actrices ; elles portent le développement et la paix », a-t-elle insisté, appelant à « changer de paradigme » pour donner toute sa place à la connaissance des communautés locales : « Elles savent, elles connaissent, elles maîtrisent leur territoire ».