09/18/2025 | Press release | Archived content
En réaction à la décision rendue le 15 septembre 2025 par la Cour de sûreté de l'État jordanienne, qui a confirmé la condamnation et la peine de cinq ans de prison prononcées contre le militant politique Ayman Sanduka pour avoir critiqué la politique jordanienne dans un message publié sur Facebook à l'intention du roi, Kristine Beckerle, directrice régionale adjointe pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord à Amnesty International, a déclaré :
Assimiler la critique de la politique du gouvernement à une incitation à s'opposer au régime constitue une déformation dangereuse de la justice et fait savoir, de manière inquiétante, que la dissidence pacifique, y compris en lien avec Israël, n'est pas tolérée en Jordanie
Kristine Beckerle, Amnesty International« La décision de confirmer la condamnation d'Ayman Sanduka est un signe très inquiétant du recul accéléré de la Jordanie en matière de droit à la liberté d'expression. Ayman Sanduka n'aurait jamais dû être arrêté ; il a été emprisonné uniquement pour avoir exprimé ses opinions en ligne. Assimiler la critique de la politique du gouvernement à une incitation à s'opposer au régime constitue une déformation dangereuse de la justice et fait savoir, de manière inquiétante, que la dissidence pacifique, y compris en lien avec Israël, n'est pas tolérée en Jordanie.
« Les autorités jordaniennes doivent abandonner toutes les accusations visant Ayman Sanduka et le libérer immédiatement et sans condition. L'arrestation ou la détention à titre de sanction pour l'exercice légitime de droits humains, notamment du droit à la liberté d'expression, est arbitraire et bafoue les obligations de la Jordanie en vertu du droit international. »
Complément d'information
Le 21 décembre 2023, le procureur de la Cour de sûreté de l'État a convoqué Ayman Sanduka, militant politique et professeur de mathématiques, et l'a placé en détention en raison d'un message adressé au roi de Jordanie qu'il avait publié sur Facebook en octobre 2023 et dans lequel il critiquait les relations diplomatiques qu'entretient la Jordanie avec Israël. Le 7 janvier 2025, la Cour de sûreté de l'État l'a reconnu coupable d'« incitation à s'opposer au régime politique » et condamné à cinq ans de prison.
En juillet 2025, la Cour de cassation a statué que le message d'Ayman Sanduka ne constituait pas une incitation, mais relevait plutôt de l'infraction moins grave d'« outrage au roi », et a ordonné la tenue d'un nouveau procès. Cependant, le 15 septembre, la Cour de sûreté de l'État a confirmé sa décision initiale. Cette Cour est une instance militaire qui ne respecte pas les normes internationales d'impartialité et d'indépendance et est souvent utilisée pour poursuivre des civils en violation du droit international. Depuis l'offensive israélienne d'octobre 2023 à Gaza, les autorités jordaniennes invoquent des lois trop générales, notamment le Code pénal et la Loi relative à la cybercriminalité, pour cibler des journalistes, des militants et des personnes ayant exprimé des opinions critiques quant à la politique du gouvernement à l'égard d'Israël.
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