09/10/2025 | Press release | Distributed by Public on 09/10/2025 12:22
GENÈVE - Les coupes budgétaires dans l'aide humanitaire et au développement mettent en péril les progrès récemment accomplis dans le domaine de l'éducation des réfugiés, indique le HCR dans la dixième édition de son rapport annuel sur l'éducation des réfugiés, publié aujourd'hui.
« Des efforts considérables ont été réalisés pour accroître le taux de scolarisation des réfugiés à tous les niveaux », affirme Filippo Grandi, Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, dans l'avant-propos du rapport. « Mais il reste encore beaucoup à faire. » Le rapport note notamment une augmentation spectaculaire du taux de scolarisation dans l'enseignement supérieur, qui passe de 7 % l'année dernière à 9 %, ce qui représente un progrès considérable vers l'objectif de 15 % fixé pour 2030.
Même si le nombre d'enfants et de jeunes réfugiés scolarisés n'a jamais été aussi élevé, l'augmentation continue de la population mondiale de réfugiés dépasse la capacité à les scolariser. Conséquence : près de la moitié d'entre eux ne sont pas scolarisés. La population actuelle de réfugiés en âge scolaire est estimée à 12,4 millions, dont 46 % ne seraient pas scolarisés, ce qui signifie qu'environ 5,7 millions d'enfants réfugiés ne bénéficient pas d'une éducation.
Le rapport identifie plusieurs sources de préoccupation, notamment le fossé croissant en matière d'accès à l'éducation pour les réfugiés. Une comparaison des taux de scolarisation entre les enfants réfugiés et les enfants issus de populations à faible revenu et fragiles ou touchées par des conflits dans les pays d'accueil montre, par exemple, que les enfants réfugiés sont confrontés à des obstacles plus importants pour accéder à l'éducation. Cela résulte d'obstacles systémiques pour les réfugiés, tels que les limitations liées à leur statut juridique, des programmes scolaires inconnus, les barrières linguistiques, la non-reconnaissance des acquis et les contraintes financières. L'éducation est le fondement même de la protection et la pierre angulaire de toute réponse durable, car un meilleur accès à une éducation de qualité contribue à garantir l'autonomie de la génération actuelle et de la prochaine.
Le rapport souligne également certains progrès. Malgré les disparités qui subsistent dans l'indice de parité entre garçons et filles parmi les réfugiés, qui mesure l'égalité de genre dans l'éducation, on observe une légère augmentation du taux de scolarisation des filles dans le primaire et des progrès vers la parité de genre dans le secondaire. Néanmoins, la parité dans l'accès global à l'école pour les filles et les garçons réfugiés reste difficile à atteindre, même si certains pays s'en rapprochent.
Malgré l'attention croissante portée à cette crise mondiale de l'apprentissage, les données sur les résultats scolaires des enfants déplacés de force restent très limitées. Ce manque persistant de données entrave la mise en place de mesures efficaces et inclusives en matière d'éducation. Afin de recueillir des données sur les résultats scolaires globaux des enfants déplacés de force, le HCR a mené deux évaluations en Mauritanie et au Mexique en 2024. Les conclusions de ces deux évaluations soulignent la nécessité urgente de renforcer l'apprentissage de base et de garantir des interventions inclusives et adaptées à l'âge des enfants.
Garantir l'accès à une éducation de qualité pour les enfants et les jeunes réfugiés, parallèlement à des données solides et à des approches fondées sur des données probantes, permet d'améliorer les résultats scolaires. Grâce à cela, les communautés peuvent tirer parti des avantages liés au fait de permettre aux élèves réfugiés d'accéder à l'éducation, de prendre leur vie en main et de contribuer au développement durable.