Discours de la Première Dame de Lituanie Diana Nausėdienė à la session du soir du sommet international « Faire grandir l’Europe 2025 »

Docteur Aleš Musar, Premier Monsieur de Slovénie,

Madame Armanda Begaj, Première Dame d'Albanie,

Madame Tamara Vučić, Première Dame de Serbie,

Madame la Ministre de la Santé, Dr Marija Jakubauskienė,

Leurs Excellences Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs, Représentants des missions diplomatiques,

Madame Asta Radzevičienė, fondatrice de l'association « Neišnešiotukas »,

Distingués invités, Mesdames et Messieurs,

Chers partenaires et compagnons de route réunis ici, au cœur de Vilnius, pour parler de ce qui crée véritablement l'avenir - l'être humain, la famille et la vie.

Aujourd'hui s'achève la première journée du sommet international « Faire grandir l'Europe 2025 », une journée riche en idées, en réflexions et en paroles, mais aussi en cette prise de conscience silencieuse qui surgit lorsque nous sommes confrontés à des questions fondamentales : que restera-t-il si nous ne protégeons pas la vie, qui perdurera-t-il si nous ne protégeons pas la famille, où ira l'Europe si nous perdons foi en la sagesse universelle.

Chacun d'entre vous, aujourd'hui, par vos paroles, par l'expérience de vos pays, par votre contribution, par votre sagesse professionnelle et humaine, avez témoigné que la démographie n'est pas le langage des chiffres. C'est le langage de la culture, de la responsabilité, de la confiance et de l'amour.

Chaque nouvelle vie n'est pas un point statistique, mais une nouvelle phrase de l'Europe, écrite d'une voix vive, avec toutes ses erreurs, mais aussi avec une espérance incommensurable. L'Europe commence là où des décisions efficaces sont prises au bon moment et où l'homme n'est pas laissé seul face aux défis du XXIe siècle.

Nous avons discuté de la manière de créer des systèmes qui soutiennent les familles, de donner aux communautés les moyens de devenir un soutien constructif pour l'ensemble de la société. Nous avons discuté de la manière dont la politique peut devenir l'alliée de l'être humain.

Je suis très heureuse que la Lituanie puisse aujourd'hui partager non seulement ses préoccupations, mais aussi des exemples inspirants et porteurs d'espoir.

L'Organisation mondiale de la Santé rappelle que la prématurité reste l'une des principales causes de mortalité néonatale dans le monde. Cependant, la situation dans notre pays est en train de changer radicalement : au cours des deux dernières décennies, la mortalité périnatale en Lituanie a diminué de plus de moitié. Ce n'est pas un chiffre, ce sont des centaines de vies sauvées, ce sont les sourires de parents qui auraient pu ne jamais exister.

Nous devons apprendre à considérer la santé dans une perspective plus large, comme un mode de vie, un engagement envers nous-mêmes et les générations futures. C'est une question d'information, d'éducation et de valeurs, et chacun a un rôle important à jouer, du médecin à l'enseignant, de la communauté au chef de l'État.

De la même manière, nous devons veiller à ce que dans tout le pays, des grandes villes aux plus petites communes, chaque famille ait les mêmes chances d'avoir des enfants et de les élever.

Cela signifie des soins de santé accessibles, un travail décent, une éducation, un environnement sûr et l'accès à un logement convenable. Ce n'est qu'alors que la famille cesse d'être un luxe pour devenir le socle naturel de la vie humaine.

Ces progrès ne sont possibles que lorsqu'ils mûrissent comme le fruit d'un travail commun. Nos médecins, nos scientifiques, nos représentants politiques, nos ONG et nos bénévoles tissent cette trame dont la force ne se mesure pas seulement en statistiques, mais aussi en bonheur humain. C'est grâce à ces personnes dévouées au bien-être des enfants et de la société que nous pouvons aujourd'hui affirmer que la Lituanie grandit de manière responsable, sage et pleine d'espoir.

Aujourd'hui, nous avons écouté des histoires qui nous enseignent la patience et la gratitude, nées de la vulnérabilité, mais devenues des témoignages de force pour ceux qui sont nés trop tôt, de résistance et d'aide pour ceux qui ont toujours été là et qui se sont battus sans relâche pour la vie et son avenir.

Nous avons écouté des médecins qui, chaque jour, tiennent entre leurs mains la forme de vie la plus fragile et se battent pour elle.

Nous avons écouté les politiques et les philanthropes qui cherchent des moyens de rendre les sociétés plus durables, non pas par l'abondance, mais en affirmant la véritable valeur humaine.

Cette journée n'a pas été seulement une succession de rapports. Elle a été une réflexion commune sur ce que signifie grandir, tant pour les États que pour la civilisation.

Ce soir, alors que les mots des interventions et des discussions ont déjà trouvé leur place dans les recoins de nos réflexions individuelles, il reste le sentiment que nous avons le devoir de nous écouter encore plus profondément, de parler non seulement de ce que nous faisons, mais aussi de pourquoi nous le faisons.

Au programme de cette soirée, nous verrons le film documentaire « Vagabonds des Limbes », réalisé par des créateurs belges, mais né de la réalité et de l'expérience humaine en Ukraine. C'est l'histoire de Katerina et Oleksandr, des parents qui ont fui le Donbass ravagé par la guerre, emportant avec eux non seulement leur douleur, mais aussi la promesse de la vie : leur fils Matvey, né prématurément.

Leur quotidien est une lutte pour la santé de leur bébé, pour la survie de leur famille, pour le simple droit de vivre dignement, même lorsque le monde s'écroule autour d'eux. Ce film n'est pas seulement un témoignage des blessures de la guerre, mais aussi un signe d'espoir : même dans les circonstances les plus sombres, l'amour, la responsabilité et la foi subsistent.

Son récit rassemble tous les thèmes dont nous avons discuté aujourd'hui : la fragilité et la force, le pouvoir de la famille et la dignité humaine, que nulle violence ne peut détruire. C'est l'Europe que nous devons chérir : sensible, courageuse et vivante.

Aujourd'hui, la Lituanie ouvre les portes du Palais présidentiel non seulement pour partager son expérience internationale et nationale, mais aussi pour montrer comment une petite vie peut changer l'attitude de tout un système, si nous avons du cœur. Si nous avons la sagesse et la volonté, chaque décision prise à juste titre peut renforcer l'ensemble de la nation et de l'État.

Chaque mère, chaque père, chaque enfant qui naît sur notre continent est un pont vers demain. Et ces ponts ne tiennent que lorsque nous les construisons ensemble : politiques et médecins, communautés et entreprises, artistes et scientifiques, philanthropes, tous ceux qui veulent que le mot « Europe » soit synonyme de vie et de notre objectif commun « Faire grandir l'Europe ».

Que cette soirée, accompagnée de musique, d'images et d'histoires, ne soit pas un adieu, mais une inspiration pour ouvrir la porte à une nouvelle prise de conscience : une nouvelle sensibilité et le courage de parler de ce qui est vraiment important et qui change la vie de chacun d'entre nous.

La famille n'est pas une évidence, c'est l'art quotidien de créer des relations mutuelles.

La vie n'est pas seulement un fait biologique, c'est la promesse de connaitre et de grandir.

L'Europe n'est pas seulement une carte géographique, c'est un espace où la promesse du bien-être se développe grâce à des efforts et des actions ciblés, à la garantie et à l'espoir que tout ira bien dans le monde à l'avenir.

Alors, ce soir, lorsque nous verrons à l'écran les histoires vraies de personnes courageuses, que nos cœurs soient remplis de leur lumière. Une lumière qui unit l'humanité dans une harmonie où chacun peut dire : « Je grandis. Ensemble, nous nous améliorons tous ».

Je vous remercie, vous tous, sans exception, de faire partie de cette croissance. Que l'Europe que nous construisons soit digne de chaque nouvelle vie qui l'a choisie comme foyer.

Un bel avenir à tous !