La nature belge subit la pression de la mobilité, de l'urbanisation et de l'agriculture

L'Agence européenne pour l'environnement a publié aujourd'hui son rapport sur l'état de l'environnement en Europe. Le message clé : malgré des réductions significatives des émissions et de la pollution, l'état de l'environnement dans l'UE reste préoccupant. Le rapport souligne que le changement climatique et la dégradation de l'environnement menacent directement la compétitivité de l'Europe, qui dépend des ressources naturelles.

Des efforts restent également à faire en Belgique : malgré quelques succès, la pression exercée par la mobilité, l'urbanisation et l'agriculture intensive sur l'environnement reste élevée. Cette pression doit être réduite pour ralentir la perte de biodiversité et améliorer la qualité de l'eau et la santé des sols.

Économie circulaire

Tout d'abord, la bonne nouvelle : la Belgique atteint l'objectif européen de recyclage de 50 % des déchets municipaux. De plus, la Belgique se classe au quatrième rang de l'UE en matière de réutilisation des matériaux. À l'inverse, les secteurs de l'industrie et de la construction, en particulier, produisent une grande quantité de déchets.

Climat et environnement

Les émissions de gaz à effet de serre et de polluants atmosphériques ont diminué au cours de la dernière décennie grâce à la transition énergétique et à l'amélioration de l'efficacité énergétique des bâtiments. Cependant, les niveaux de pollution atmosphérique restent supérieurs aux recommandations de l'OMS. Pour réduire les émissions de 47 % d'ici 2030, comme convenu au niveau européen, la Belgique doit accélérer ses efforts.

Seuls 14,6 % du territoire belge sont des réserves naturelles protégées, ce qui est inférieur aux objectifs de l'UE. En revanche, 37,8 % des zones marines belges sont protégées, ce qui est supérieur à l'objectif européen. Par ailleurs, la biodiversité, la qualité de l'eau et la santé des sols subissent de fortes pressions en raison de l'agriculture intensive, de la mobilité, de l'urbanisation et de la croissance démographique.

Transition socio-économique

La Belgique investit dans une transition juste par le biais de programmes et de fonds. Cependant, 21,8 % des ménages sont confrontés à la précarité énergétique et les inégalités de revenus restent élevées. Deux tiers des citoyens considèrent que l'impact personnel du changement climatique n'est que « modéré », ce qui témoigne d'un faible sentiment d'urgence. Les jeunes se montrent plus actifs en faveur du climat.

La motivation des PME s'accroît : en 2023, 65 % d'entre elles considéraient la réduction de l'empreinte écologique comme importante (contre 59 % en 2022). Pour les deux tiers d'entre elles, la durabilité est un choix stratégique offrant un avantage concurrentiel.

Changements systémiques

Le système alimentaire belge atteint ses limites. Des années de focalisation sur les faibles coûts et la standardisation ont conduit à une production intensive, mais aussi à la vulnérabilité des agriculteurs, avec de faibles marges bénéficiaires et des prix fonciers élevés. La Belgique les soutient par des programmes et des fonds pour une transition juste. Parallèlement, l'accès à une alimentation durable reste difficile pour les citoyens : l'aide alimentaire augmente et les catastrophes naturelles successives ont aggravé la situation.

Le système énergétique repose encore largement sur les énergies fossiles et nucléaires. La part des énergies renouvelables augmente, mais trop lentement. La Belgique reste un leader de l'énergie éolienne offshore, avec la sixième plus grande capacité mondiale en 2021, et poursuit son expansion. La production nationale d'énergie solaire et éolienne, cependant, est confrontée à une lente obtention des permis.

Le système de mobilité reste centré sur la voiture. Cela engendre des embouteillages et de la pollution, même si les véhicules électriques gagnent du terrain : 15,8 % des voitures étaient électriques ou hybrides en 2024, principalement dans les entreprises. Les infrastructures de recharge connaissent également un développement rapide. Parallèlement, les villes développent les zones à faibles émissions et encouragent le vélo, la marche et les transports en commun.

Contexte

Tous les cinq ans, l'Agence européenne pour l'environnement (AEE) publie un rapport sur l'état de l'environnement. Le rapport « L'environnement européen 2025 » offre aux décideurs politiques européens et nationaux, ainsi qu'au grand public, une évaluation complète et intersectorielle de l'environnement, du climat et du développement durable en Europe. Il s'agit du septième rapport sur l'état de l'environnement publié par l'AEE depuis 1995.

Plus d'informations

• Communiqué de presse
• Rapport sur l'environnement en Europe 2025
• Factsheet België

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