10/20/2025 | News release | Distributed by Public on 10/20/2025 13:48
Dans un communiqué, l'équipe de l'ONU au Yémen a annoncé que quinze membres de son personnel international retenus depuis samedi au sein du complexe onusien dans la capitale yéménite étaient désormais libres de se déplacer à l'intérieur des locaux. Cinq autres employés, de nationalité yéménite quant à eux, qui étaient détenus dans le même complexe, ont également été libérés. La mission a précisé que les forces d'Ansar Allah - le nom officiel du mouvement houthiste - ont quitté les lieux.
Cette évolution met fin à un épisode tendu qui avait débuté le 18 octobre, lorsqu'un groupe armé houthiste a fait irruption dans l'enceinte de l'organisation à Sanaa, sous le contrôle des miliciens depuis 2014, avant de restreindre la liberté de mouvement des 20 membres de son personnel. Selon la presse, le représentant de l'UNICEF au Yémen, Peter Hawkins, figurait parmi les personnes retenues.
Cet incident fait suite à plusieurs vagues d'enlèvements de personnels onusiens et d'ONG dans le pays, où 53 employés nationaux de l'ONU sont toujours détenus arbitrairement par les rebelles, dont certains depuis 2021.
Dès dimanche, un porte-parole de l'ONU au Yémen avait indiqué que l'organisation était en contact avec les rebelles « pour résoudre cette situation grave ». Les houthistes, soutenus par l'Iran et le Hezbollah libanais, sont en guerre depuis plus d'une décennie contre le gouvernement yéménite reconnu par la communauté internationale et appuyé par une coalition militaire menée par l'Arabie saoudite. Outre la capitale, les miliciens ont pris possession du nord et de l'ouest du pays, dont le port d'Hodeïda, sur la mer Rouge. Les autorités légitimes, repliées à Aden, sur la rive méridionale, conservent le contrôle des territoires du sud et de l'est.
La veille du raid contre les locaux onusiens, le Secrétaire général de l'organisation avait « catégoriquement rejeté » les allégations houthistes accusant le personnel de l'ONU au Yémen d'espionnage, jugeant ces propos « dangereux et inacceptables ».
« De telles accusations mettent en péril la sécurité de notre personnel et compromettent les opérations vitales menées sur le terrain », avait averti António Guterres, tout en réclamant la libération immédiate et inconditionnelle de tous les employés encore détenus par le groupe.
Les Nations unies soulignent que leurs équipes humanitaires risquent leur vie chaque jour pour venir en aide à une population frappée par une crise alimentaire aiguë. Selon un récent rapport relayé par plusieurs médias régionaux, près de la moitié des Yéménites peinent à se nourrir et 41 000 personnes pourraient sombrer dans la famine d'ici le début de 2026.
Cette nouvelle intrusion dans un complexe de l'ONU ravive les inquiétudes sur l'avenir de l'action humanitaire dans les zones sous contrôle houthiste, déjà mises à mal par des restrictions croissantes et un climat de méfiance à l'égard des organisations étrangères.
D'après le porte-parole du Secrétaire général, M. Guterres s'est entretenu lundi matin avec les ministres des affaires étrangères d'Arabie saoudite, d'Iran et d'Oman au sujet de la situation au Yémen et plus largement au Moyen-Orient. Ces contacts s'inscrivent dans une tentative de désescalade régionale alors que les tensions s'exacerbent entre puissances rivales.