09/25/2025 | Press release | Distributed by Public on 09/25/2025 10:05
La musique a toujours évolué avec la technologie. De la bande multipiste et des synthétiseurs aux stations audionumériques et à l'Auto-Tune, chaque génération d'artistes et de producteurs s'est emparée de nouveaux outils pour repousser les limites du son et de la création.
Ces dernières années, le développement de l'IA générative s'est accéléré à un rythme parfois déroutant, notamment pour les créateurs. Bien utilisée, elle ouvre des perspectives fascinantes pour les artistes comme pour les auditeurs. Mal utilisée, elle peut servir d'arme à des acteurs malveillants ou à des « fermes de contenus » qui inondent l'écosystème de contenus médiocres, trompent les auditeurs et nuisent aux artistes authentiques. Ce type de dérives dégrade l'expérience d'écoute et détourne injustement les redevances.
L'avenir de la musique est en train de s'écrire. Pour qu'il profite pleinement aux artistes et aux producteurs, il est essentiel de se protéger activement contre les dérives de l'IA générative.
Nous imaginons un futur où les artistes et les producteurs gardent le contrôle sur la manière d'intégrer l'IA à leur processus créatif. À eux les choix artistiques et à nous d'assurer leur protection contre le spam, l'usurpation d'identité ou les manipulations, et d'apporter aux auditeurs une transparence accrue sur ce qu'ils écoutent.
Ce combat n'est pas nouveau. Depuis plus de dix ans, nous investissons massivement dans la lutte contre le spam. Rien que l'an dernier, marqué par l'essor fulgurant des outils d'IA générative, nous avons retiré plus de 75 millions de morceaux indésirables de Spotify. La technologie évolue vite, et nous continuerons d'adapter nos règles. Voici les trois axes sur lesquels nous concentrons nos efforts :
Des règles plus strictes contre l'usurpation d'identité
Le problème: nous avons toujours eu une politique contre les contenus trompeurs. Mais, les outils d'IA ont rendu la création de deepfakes vocaux d'artistes célèbres plus facile que jamais.
Ce que nous annonçons: une nouvelle politique (lien) clarifie la manière dont nous traitons les signalements de clones vocaux IA et autres imitations non autorisées. Seule l'utilisation approuvée par l'artiste sera tolérée. Nous travaillons également avec les distributeurs pour bloquer, en amont, les tentatives de mise en ligne frauduleuse sur les profils d'artistes. Enfin, nous investissons dans des outils de détection pour accélérer les vérifications et permettre aux artistes de signaler une inadéquation dès la phase de pré-sortie.
Pourquoi c'est important :cloner la voix d'un artiste sans son accord revient à exploiter son identité et à fragiliser son art. Certains artistes peuvent choisir de prêter leur voix à des projets IA et c'est leur choix. Notre rôle est de faire en sorte que ce choix leur appartienne toujours.
Un filtre anti-spam musical
Le problème: les paiements totaux de redevances sur Spotify sont passés de 1 milliard de dollars en 2014 à 10 milliards en 2024. Mais, ces montants attirent des acteurs malveillants. Les tactiques de spam (téléchargements massifs, doublons, manipulations SEO, morceaux artificiellement raccourcis et autres contenus médiocres) sont devenues plus faciles à exploiter à mesure que les outils IA facilitent la production de grandes quantités de musique.
Ce que nous annonçons: cet automne, nous déploierons un nouveau filtre anti-spam musical. Un système capable d'identifier les uploaders et morceaux utilisant ces tactiques, de les marquer et d'arrêter de les recommander. Pour éviter les faux positifs, il sera déployé progressivement et enrichi de nouveaux signaux au fil du temps.
Pourquoi c'est important: si elles ne sont pas contrôlées, ces pratiques peuvent diluer le pool de redevances et réduire la visibilité des artistes respectant les règles. Notre nouveau filtre protégera contre ces comportements et empêchera les spammeurs de générer des redevances qui devraient revenir aux artistes et auteurs professionnels.
Transparence sur l'IA dans les crédits musicaux
Le problème: beaucoup d'auditeurs veulent savoir ce qu'ils écoutent et comprendre le rôle de l'IA dans la musique qu'ils téléchargent. Pour les artistes qui utilisent de manière responsable l'IA dans leur processus créatif, il n'existe aucun moyen sur les plateformes de l'indiquer. Nous savons que l'utilisation de l'IA ne suit pas un schéma binaire. Les artistes peuvent recourir à l'IA pour certaines étapes de leur production et pas pour d'autres. L'industrie musicale a besoin d'une approche nuancée de la transparence, plutôt que d'être contrainte à classifier chaque morceau comme « IA » ou « non IA ».
Ce que nous annonçons: nous contribuons au développement et soutiendrons le nouveau standard pour la transparence de l'IA dans les crédits musicaux, développé par DDEX. À mesure que ces informations seront transmises via les labels, distributeurs et partenaires musicaux, nous commencerons à les afficher dans l'application. Ce standard permet aux artistes et ayants droit d'indiquer clairement où et comment l'IA a été utilisée dans la création d'un morceau. Il s'agit ici de renforcer la confiance, et non de sanctionner les artistes qui utilisent l'IA de manière responsable. Cela n'aura pas d'impact sur la mise en avant ou la promotion des contenus sur Spotify.
Pourquoi c'est important: en soutenant un standard et en favorisant son adoption généralisée, nous veillons à ce que les auditeurs accèdent aux mêmes informations, quel que soit le service utilisé. Cela permet de préserver la confiance dans tout l'écosystème musical, car chacun peut comprendre ce qui se cache derrière la musique qu'il écoute. Nous voyons cela comme une première étape importante, appelée à évoluer encore.
Alors que l'IA transforme certaines étapes de la création musicale, nos priorités demeurent les mêmes. Nous investissons dans des outils pour protéger l'identité des artistes, renforcer la qualité de la plateforme et offrir plus de transparence aux auditeurs. Nous défendons la liberté des artistes d'utiliser l'IA de manière créative, tout en luttant activement contre les abus des « fermes de contenus » et les acteurs malveillants. Spotify ne crée ni ne détient de musique : nous sommes une plateforme de diffusion sous licence, où les redevances sont payées en fonction de l'engagement des auditeurs, et où tous les morceaux sont traités de la même manière, quels que soient les outils utilisés pour les produire.
Ces mises à jour s'inscrivent dans une démarche plus large : bâtir un écosystème musical fiable, au service des artistes, des ayants droit et des auditeurs. Nous continuerons à le faire évoluer au rythme de la technologie.