12/18/2025 | Press release | Distributed by Public on 12/18/2025 17:41
Le Conseil de sécurité a tenu une réunion aujourd'hui sur la situation dans la région de l'Afrique de l'Ouest et au Sahel, au cours de laquelle la Cheffe adjointe du Bureau des Nations Unies pour la sous-région a présenté le dernier rapport du Secrétaire général (S/2025/771).
Mme Barrie Freeman a fait observer que les derniers développements illustrent la fragilité et la résilience de la sous-région, marqués par la tentative de coup d'État du 7 décembre au Bénin et par la prise de contrôle militaire en Guinée-Bissau.
La Cheffe adjointe du Bureau des Nations Unies a aussi parlé des risques politiques croissants en Côte d'Ivoire et en Guinée, où des réformes de gouvernance perçues comme non inclusives peuvent éroder la légitimité et alimenter le mécontentement populaire.
Elle a averti que le Sahel demeure l'épicentre mondial de l'extrémisme violent, soulignant les stratégies de perturbation économique, les déplacements forcés, et l'expansion du Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (JNIM) et des affiliés de l'État islamique.
La Cheffe adjointe a exhorté le Conseil de sécurité à apporter un soutien clair à la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), à appuyer les initiatives régionales, dont le Pacte CEDEAO-ONU-Union africaine (UA) et actionner l'opérationnalisation de la force régionale de lutte contre le terrorisme.
Son représentant a expliqué que le 7 décembre dernier, la tentative de remise en cause de l'ordre constitutionnel a été rapidement déjouée par des forces de défense et de sécurité « républicaines et respectueuses des institutions ».
Le fonctionnement de l'État ayant été rétabli rapidement, aucun état d'urgence n'a été décrété et aucune liberté publique n'a été suspendue. Cette retenue, qui n'est pas un hasard, traduit la solidité des institutions béninoises et leur attachement à l'état de droit.
Le Bénin a prévu que les événements du 7 décembre ne doivent pas être analysés isolément. Ils s'inscrivent dans un contexte régional marqué par des fragilités institutionnelles persistantes où la prévention des ruptures de l'ordre constitutionnel demeure un enjeu collectif.
La France a dit soutenir l'intervention rapide de la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) au Bénin pour protéger les institutions et les efforts de médiation de l'Union africaine et de ladite Communauté Guinée-Bissau.
Elle a regretté qu'un État membre ait décidé de bloquer une expression du Conseil de sécurité, ces dernières semaines, allant ainsi à l'encontre des demandes claires de la région. Certains acteurs extérieurs cherchent à faire de la région un tremplin pour leurs propres ambitions géopolitiques et économiques, a taclé la Fédération de Russie.
Seuls les Africains eux-mêmes peuvent décider de ce qui est utile ou non en matière de gouvernance, de développement socioéconomique ou de lutte contre le terrorisme, a-t-elle souligné. Tout objectif « vague et irréaliste » comme la promotion des droits de l'homme ou de l'égalité des sexes nuirait à la confiance des États.
Face à la dynamique régionale, le Conseil, a martelé la France, a une responsabilité: condamner sans détour les tentatives de coup d'État et se placer du côté de la stabilité constitutionnelle et de la bonne gouvernance.
Le renouvellement du mandat du Bureau des Nations Unies pour l'Afrique de l'Ouest, a affirmé la France, constitue une opportunité pour renforcer ses moyens en matière de lutte contre la désinformation et la propagande, « condition essentielle à une vie démocratique éclairée et apaisée ».
La stabilité politique, a-t-elle ajouté, est essentielle pour que la région puisse se concentrer sur les défis sécuritaires, à savoir les violences terroristes « insoutenables » comme au Sahel et dans le bassin du lac Tchad. Les groupes terroristes intensifient leurs attaques, élargissent leur aire géographique et perturbent les services essentiels, l'économie et l'accès humanitaire, avec des armes de plus en plus sophistiquées, s'est en effet alarmée la Sierra Leone, au nom des A3+ -Algérie, Sierra Leone, Somalie et Guyana-.
La lutte contre le terrorisme, a embrayé la Côte d'Ivoire ne saurait reposer sur les seuls États les plus exposés. Ce combat vital exige une action collective, fondée sur le partage de renseignements, la mutualisation des capacités et un soutien accru aux initiatives régionales, notamment celles de la CEDEAO et de l'Union africaine.
Plusieurs points ont été soulignés par la Sierra Leone: l'indivisibilité de la sécurité régionale et la nécessité de réponses coordonnées et d'une stratégie commune; le maintien de la sécurité régionale par un leadership tout aussi régional; la lutte contre le financement du terrorisme et le renforcement des efforts de prévention des conflits par la recherche de solutions concrètes à leurs causes sous-jacentes dont les inégalités, l'absence d'opportunités ou encore les vulnérabilités climatiques.
La Cheffe du Bureau des Nations Unies n'a pas manqué de rappeler que l'appel humanitaire n'a été financé qu'à hauteur de 25%. La Côte d'Ivoire a d'ailleurs indiqué que la sous-région compte plus de 5 millions de personnes déplacées et près de 900 000 touchées par les inondations. Quelque 12,1 millions de personnes auront besoin d'une aide humanitaire en 2026, a souligné le Royaume-Uni, avant que le Pakistan ne parle des 6,9 millions en situation d'insécurité alimentaire.
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