11/05/2025 | News release | Distributed by Public on 11/05/2025 15:56
À Doha, mercredi, la question de la justice sociale s'est imposée au centre des débats du deuxième Sommet mondial sur le développement social. Réunis pour un forum de haut niveau, ministres, responsables onusiens et représentants des entreprises, des syndicats et de la société civile ont cherché à donner corps à la Déclaration politique de Doha, adoptée la veille, en appelant à une action concertée contre les inégalités, pour le travail décent et l'inclusion sociale.
Depuis la création de la Coalition mondiale pour la justice sociale en 2023, les gouvernements et leurs partenaires ont accru leurs efforts pour réduire les fractures économiques et sociales. Des avancées sont visibles en matière d'éducation, d'espérance de vie et d'égalité entre les sexes. Mais les discriminations, les exclusions et les atteintes aux droits des travailleurs demeurent profondément enracinées dans de nombreux pays.
Pour la présidente de l'Assemblée générale des Nations Unies, Annalena Baerbock, la justice sociale ne saurait être reléguée au rang d'utopie. « Nous avons tous des rêves », a-t-elle rappelé, évoquant les encouragements de son enfance et la promesse que « le travail acharné pouvait tout rendre possible ».
« Mais nous savons que ce n'est pas vrai pour tout le monde. Le monde tel qu'il est n'est pas égalitaire. Il n'est pas juste. Le monde n'est pas juste ».
Elle a mis en garde contre les perspectives bouchées de millions de jeunes confrontés à la pauvreté, au manque d'éducation, aux conflits et à la discrimination. « Ce ne sont pas seulement des rêves. Ce sont des droits », a-t-elle insisté, appelant États, secteur privé et société civile à « mettre fin à ces injustices une fois pour toutes ».
Pour Srinivas Tata, directeur de la division du développement social à la Commission économique et sociale des Nations Unies pour l'Asie et le Pacifique (CESAP), il s'agit de « replacer le développement social au centre ».
« La justice sociale est l'objectif - et la protection sociale, l'un des moyens d'y parvenir », a-t-il dit à ONU Info. L'Asie et le Pacifique ont certes sorti des millions de personnes de la pauvreté ces dernières décennies, mais les inégalités restent fortes, les populations vieillissent et le changement climatique accroît les vulnérabilités.
Pour y répondre, la CESAP aide les gouvernements à identifier les groupes laissés pour compte. Sa boîte à outils pour la protection sociale permet de simuler les effets économiques d'un élargissement des systèmes de protection.
Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH) a, lui, rappelé que toute politique de protection sociale devait reposer sur des principes universels.
Nada Al-Nashif, Haute-Commissaire adjointe, a salué dans le sommet « une occasion en or de revisiter la vision de Copenhague », soulignant que l'éradication de la pauvreté, le travail décent et l'inclusion sociale « reposent entièrement sur les droits humains ».
Elle a évoqué les « réussites remarquables » obtenues en coopération avec d'autres agences, notamment l'Organisation internationale du travail (OIT), lorsque les programmes sont inscrits dans la loi et ciblent les plus vulnérables.
« Nous avons aujourd'hui l'élan nécessaire pour transformer nos plans et nos aspirations en actes. Nous savons comment faire, et nous avons les solutions », a-t-elle affirmé.
Le sommet se poursuit cette semaine dans la capitale qatarie. L'équipe d'ONU Info y assure une couverture continue, avec analyses, reportages et entretiens.