Agridom : un projet qui transforme la gouvernance migratoire et redonne de la dignité au travail

ABIDJAN (OIT Info) - Le projet Agridom a permis d'ancrer des réformes structurantes pour une migration plus sûre, mieux encadrée et pleinement alignée sur les normes internationales. Ces réussites ont été possibles grâce à l'appui de la Coopération suisse au Développement et à l'engagement des gouvernements, des organisations d'employeurs et de travailleurs, ainsi que des équipes de l'OIT dans les trois pays.

Alassane Traoré (Burkina Faso, à gauche), Noëlie Kotty (Côte d'Ivoire, au centre) et Lanciné Condé (Guinée, à droite), coordonnateurs nationaux du projet Agridom, se tenant la main pour saluer les résultats atteints.

En Côte d'Ivoire, les jalons posés sont significatifs : validation de la Stratégie nationale de migration de main-d'œuvre, avancées vers la ratification des conventions internationales dont la C189, structuration progressive du secteur du travail domestique et renforcement des capacités des acteurs clés.

Des acquis de même type ont également été enregistrés au Burkina Faso et en Guinée, où notamment des cadres stratégiques et réglementaires ont été consolidés pour accompagner les travailleurs tout au long de leur parcours migratoire.

Des vies transformées et des secteurs qui se professionnalisent

Au-delà des réformes institutionnelles, Agridom a eu un impact humain déterminant. Des centaines de travailleuses et travailleurs domestiques et agricoles - dont de nombreux migrants - ont été formés aux techniques durables, à la fabrication d'intrants biologiques, et surtout, à la connaissance de leurs droits. Ces formations renforcent leurs perspectives professionnelles, améliorent leur sécurité économique et les protègent davantage face aux risques d'exploitation.

Ndeye Coumba Diop, Directrice du Bureau Pays de l'OIT, présentant les principales avancées du projet Agridom.

Pour Ndeye Coumba Diop, Directrice du Bureau pays de l'OIT-Abidjan, « Agridom a su transformer des défis structurels en leviers de progrès. Ce projet démontre qu'un appui cohérent, fondé sur les normes internationales et le dialogue social, peut changer durablement les conditions de vie et de travail des populations les plus vulnérables. »

« Fini le travail dans l'ombre » : une nouvelle ère pour les travailleuses domestiques

Parmi les résultats les plus marquants figure l'évolution du secteur du travail domestique, longtemps informel et peu protégé. L'élaboration de référentiels métiers, de projets de décrets assortis de classifications professionnelles et de grilles salariales, et de contrats types ouvre la voie à une professionnalisation attendue, renforçant ainsi la reconnaissance et la dignité de ces travailleuses jusque-là invisibles.

Sandrine Akafou, Secrétaire générale du syndicat des travailleuses domestiques de Côte d'Ivoire, mettant en avant les résultats du projet Agridom.

Sandrine Akafou, Secrétaire générale du syndicat des travailleuses domestiques de Côte d'Ivoire, résume cette avancée avec force : « Fini le travail domestique dans l'ombre. Grâce à Agridom, un secteur longtemps invisible dans l'ombre entre dans la lumière, avec des droits, des contrats et une vraie reconnaissance professionnelle. Les travailleuses gagnent enfin en dignité. »

Fini le travail domestique dans l'ombre. Grâce à Agridom, un secteur longtemps invisible dans l'ombre entre dans la lumière, avec des droits, des contrats et une vraie reconnaissance professionnelle. Les travailleuses gagnent enfin en dignité.

Sandrine Akafou

Nicolas Jenny, gestionnaire du programme Migration et Déplacements forcés à la Direction du Developpement et de la Coopération de la Suisse, intervenant en ligne et soulignant l'importance de bâtir un monde plus juste et inclusif.

Le représentant de la Coopération Suisse au Développement, Nicolas Jenny, a encouragé les pays à poursuivre leurs efforts pour bâtir « un monde plus juste, plus inclusif et plus protecteur des droits des travailleurs migrants ».

Avec ces acquis, Agridom laisse un héritage solide et ouvre une nouvelle phase prometteuse. La phase II consolidera ces avancées, étendra les protections et renforcera encore la gouvernance migratoire au service du travail décent et du développement durable dans la région.

Photo de famille des participants réunis pour l'atelier de bilan du projet Agridom.

L'atelier dans les médias sociaux et en ligne

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