09/30/2025 | News release | Distributed by Public on 09/30/2025 11:20
Selon le bureau des affaires humanitaires de l'ONU, la situation humanitaire s'aggrave chaque jour dans la capitale du Darfour du Nord, soumise à un siège implacable depuis plus d'un an.
« Les civils d'El Fasher décrivent des choix impossibles, car ils restent piégés dans la ville ou tentent de fuir, pour finalement être confrontés à la violence, au harcèlement et au pillage le long de routes dangereuses », a résumé Denise Brown, coordinatrice humanitaire des Nations Unies dans le pays.
L'ONU a recueilli des informations concernant des exécutions sommaires, des enlèvements et des détentions arbitraires, ainsi que des attaques aveugles contre des marchés, des hôpitaux et des lieux de culte. Fin août, la ville a subi la plus vaste offensive des Forces de soutien rapide (FSR), un groupe paramilitaire qui cherche à s'emparer du dernier centre urbain du Darfour encore tenu par l'armée soudanaise. Les deux camps se disputent le pouvoir à travers tout pays dans le cadre d'une guerre civile qui dure depuis le mois d'avril 2023.
Les combats d'étendent jusqu'au camp d'Abou Chouk, un vaste site pour personnes déplacées à proximité de la ville. « Le siège d'El Fasher doit être levé, les attaques aveugles doivent cesser et des ordres clairs doivent être donnés pour prévenir les violences sexuelles et les attaques à caractère ethnique. Les commandants et les combattants sont responsables de leurs actes en vertu du droit international », a insisté Mme Brown.
Des images satellites montrent désormais des remblais encerclant la ville sur plus de 68 kilomètres, ne laissant que trois à quatre kilomètres pour tenter de sortir. Selon le bureau des affaires humanitaires, des colonnes de civils essaient de fuir à pied, depuis l'intérieur de ce périmètre fermé.
La situation alimentaire est dramatique. Une association médicale locale signale qu'au moins 20 personnes, dont des enfants et des femmes enceintes, sont mortes de malnutrition au cours du seul mois de septembre. « Ces décès tragiques soulignent l'urgence d'un accès humanitaire », souligne le bureau.
Le drame dépasse le Darfour. Plus au sud, au Kordofan, vaste région charnière entre le centre du pays et le Soudan du Sud, l'accès à la nourriture, aux soins et à l'aide humanitaire est aussi bloqué par les combats et le manque de financement. Plus d'un million de personnes y ont été déplacées depuis le début de la guerre, selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).
Les rares secours qui atteignent la région ne suffisent pas à alléger la pression sur les communautés d'accueil, elles-mêmes à bout de ressources.
Ailleurs, les inondations saisonnières compliquent encore la survie des populations. Dans l'État d'Al Jazirah, situé au cœur du Soudan, des crues ont détruit des fermes et affecté environ 15.000 personnes. Selon l'ONU, elles manquent désormais d'abris, de nourriture et de médicaments essentiels.