Prime Minister of the French Republic

10/09/2025 | Press release | Distributed by Public on 10/10/2025 18:13

Intelligence artificielle : va-t-elle remplacer l’humain

En quelques années, la France est devenue la championne européenne de l'intelligence artificielle (IA). Avec le soutien de l'État grâce au plan d'investissement France 2030, lancé en 2021, l'IA s'impose désormais dans tous les domaines : santé, agriculture, éducation, défense, mobilités… Plus de 3,9 milliards d'euros ont fait émerger quelque 700 projets dans lesquels l'IA occupe une place centrale.
À Bordeaux, avec le projet Asimov porté par la société Synapse Medicine, l'IA prérédige les ordonnances pour les médecins. À la Rochelle, Shark Robotics et l'ONERA ont développé un robot autonome de sécurité incendie destiné aux entreprises. Avec l'IA, le robot est capable notamment de détecter un départ de feu, d'alerter les secours et de mettre en œuvre des premières mesures pour combattre l'incendie. À la Bibliothèque nationale de France, dans le projet Gallica Images, l'IA identifie, indexe et annote automatiquement les images des documents numérisés.
Ces projets, lauréats de France 2030, illustrent bien la diversité des services rendus par l'IA, et sa capacité à réaliser des tâches de manière autonome.

Assister et non remplacer

« Grâce à l'IA, notre robot-désherbeur de 7 mètres de large est capable de naviguer seul dans les rangs de culture et d'identifier les mauvaises herbes à arracher mécaniquement », explique Sébastien Gorry, qui a fondé Cyclair en 2019 pour proposer une solution de désherbage mécanique assistée par IA.
« Dès le début, nous avons été accompagnés par l'État, au niveau régional, puis dans le cadre de France 2030, dont nous avons été lauréat en 2023, puis en 2025. Outre l'apport financier, ce soutien est très valorisant et c'est un gage de confiance pour nos partenaires, nos investisseurs et nos clients », indique-t-il, alors qu'il vient de lancer une nouvelle levée de fonds, ouverte à tous, pour la commercialisation de son robot, un mastodonte de 7 mètres de large destiné aux grandes surfaces en polycultures, conventionnelles ou biologiques.
« Notre robot ne vise pas à remplacer l'homme, mais à substituer un désherbage mécanique automatisé et rentable au désherbage chimique coûteux pour l'environnement, la santé et les finances ». Grâce au robot et à l'IA, l'agriculteur n'a plus besoin de s'exposer à des produits dangereux et de parcourir des kilomètres dans les champs : il peut se concentrer sur des tâches à plus grande valeur ajoutée.

Un outil à maîtriser

Cette inquiétude n'est pas nouvelle : en 1811, en Angleterre, des artisans, surnommés les Luddites, détruisaient les métiers à tisser à vapeur, persuadés que ces nouvelles technologies allaient les réduire au chômage.
Pour Jean-Gabriel Ganascia, professeur d'informatique à la faculté des sciences de Sorbonne université et philosophe, le remplacement de l'humain par l'IA relève du fantasme. « Il s'agit, pour une part, de la peur archaïque face à la nouveauté technique et, d'autre part, d'une forme de transhumanisme qui, en s'appuyant sur de la science-fiction ancienne, imagine des machines dotées de conscience et de mauvaises intentions. Les véritables enjeux ne sont pas là. Pour s'en tenir aux domaines de l'emploi et du travail, l'IA bouleverse déjà certains métiers, comme celui des traducteurs, et va certainement en faire évoluer un grand nombre. Mais elle ne fera pas disparaître les travailleurs et il n'est pas certain qu'elle détruise plus d'emplois qu'elle n'en crée », explique le spécialiste de l'IA. Dans son dernier ouvrage, L'IA expliquée aux humains (Seuil, 2024), il relève que « les pays où il y a le plus de robots, comme le Japon, la Corée du Sud ou l'Allemagne, sont ceux où il y a le moins de chômage ».
Pour l'informaticien-philosophe, « l'intelligence artificielle est surtout un dispositif sociotechnique : c'est l'instrumentalisation de la technologie qui peut être libératrice ou aliénante. Ce n'est pas l'IA qui est problématique ou formidable, mais bien l'usage qu'on en fait ».
« Je ne crois pas au danger d'une IA générale qui surpasserait l'humain dans tous les domaines et finirait par prendre le contrôle. Par contre, il y a un risque bien réel à laisser le pouvoir aux sociétés privées, américaines ou chinoises, pour la maîtrise de l'IA et des technologies associées », souligne l'expert, qui plaide pour une indépendance numérique nationale, ou au moins européenne.
C'est le cas du lauréat France 2030 Mistral AI qui incarne cette nouvelle génération de champions numériques, le seul qui soit européen. En quelques mois seulement, cette entreprise est devenue la première « décacorne » du continent, c'est-à-dire que sa valorisation dépasse 10 milliards de dollars. Un vrai symbole du potentiel scientifique et industriel de la France dans le domaine.
Alignée avec la philosophie française du code source en accès libre, la décacorne démocratise l'accès à l'IA de pointe à travers des modèles ouverts, permettant à l'innovation de se diffuser très largement. Sa récente levée de 1,7 milliard d'euros, avec ASML - seul acteur européen détenant un monopole sur la chaîne de valeur des semi-conducteurs - envoie un signal fort d'un écosystème européen compétitif capable de rivaliser avec les géants mondiaux.

France 2030

Pour en savoir plus sur toutes les innovations soutenues par l'État avec France 2030, découvrez notre dossier complet sur le plan d'investissement France 2030.

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Prime Minister of the French Republic published this content on October 09, 2025, and is solely responsible for the information contained herein. Distributed via Public Technologies (PUBT), unedited and unaltered, on October 11, 2025 at 00:13 UTC. If you believe the information included in the content is inaccurate or outdated and requires editing or removal, please contact us at [email protected]