09/30/2025 | News release | Distributed by Public on 09/30/2025 09:32
Lorsque sa fille de 11 ans, Noel-Dina, a été prise de fièvre et de douleurs abdominales insupportables, Oriata na pas hésité.
Elle a emmené immédiatement son enfant à l'hôpital le plus proche. « Elle ne pouvait plus marcher tellement elle était faible. Je devais la porter sur mon dos. J'étais terriblement inquiète et je pensais la perdre », dit Oriata, les yeux embués de larmes, dans un témoignage recueilli par le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF).
Ce jour-là, Noël-Dina a reçu un diagnostic de choléra.
Comme beaucoup d'enfants de son quartier rural de Grand-Goâve, à l'ouest de Port-au-Prince, la capitale haïtienne, elle vivait sans accès à des installations sanitaires de base. « Nous n'avions pas d'autre choix que d'utiliser la nature comme toilettes. C'est comme ça que la maladie est entrée dans nos vies », a expliqué Oriata.
Le choléra s'est récemment propagé en Haïti. Depuis le début de l'année, plus de 3.100 cas suspects de choléra ont été signalés dans tout le pays.
Entre le 21 et le 25 septembre, 40 cas suspects et trois décès ont été signalés à Pétion-Ville, une banlieue animée comptant de nombreuses écoles. Une évolution inquiétante à l'approche de la rentrée scolaire.
Les jeunes adultes, généralement très mobiles, représentent la majorité des cas, ce qui alimente les craintes de propagation de la maladie.
Le porte-parole de l'ONU, Stéphane Dujarric, a déclaré que le Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) travaillait « en collaboration avec les autorités et nos partenaires pour assurer un suivi rigoureux des cas et une mobilisation rapide des agents de santé afin de réduire le risque de propagation du choléra ».
Noël-Dina, âgée de onze ans, a survécu grâce à des soins médicaux prodigués rapidement.
Cette douloureuse expérience a marqué un tournant : grâce aux campagnes de sensibilisation menées dans leur quartier, sa mère, Oriata, a appris que le manque de latrines était l'une des principales causes de la propagation du choléra et d'autres maladies d'origine hydrique.
Sans attendre d'aide extérieure, elle a commencé à creuser une fosse dans son jardin.
« Je n'avais pas beaucoup de ressources, mais je savais que je devais agir, non seulement pour ma fille, mais pour tous les enfants du quartier », a-t-elle expliqué.
Oriata ne s'est pas arrêtée là. Après avoir vu sa fille reprendre progressivement des forces, elle s'est impliquée dans des actions de sensibilisation au sein de sa communauté, allant de maison en maison pour encourager d'autres familles à agir.
Son engagement a suscité un élan de solidarité.
« Quand quelqu'un commençait à creuser une fosse et ne pouvait plus continuer, nous nous rassemblions pour l'aider et nous avons fait cela maison par maison jusqu'à ce que cela devienne un mouvement », se souvient-elle.
Ce soutien mutuel a transformé leur quartier. Les latrines sont devenues la norme et les pratiques d'hygiène, comme le lavage systématique des mains, ont été adoptées par tous.