RSF - Reporters sans frontières

10/09/2025 | Press release | Distributed by Public on 10/09/2025 10:13

Le Parlement européen renouvelle son appel à la Chine pour la libération de l’éditeur suédois Gui Minhai, enlevé il y a dix ans

Reporters sans frontières (RSF) salue l'adoption, ce 9 octobre 2025, d'une résolution par le Parlement européen appelant la Chine à libérer l'éditeur suédois Gui Minhai, enlevé par des agents chinois en Thaïlande il y a dix ans.

Ce jeudi 9 octobre, une écrasante majorité de députés européens (546 sur 593) a voté en faveur d'une résolution demandant au Service européen pour l'action extérieure (SEAE), à la Commission européenne et aux États membres de l'Union européenne (UE) d'exhorter la Chine à libérer Gui Minhai. Depuis son enlèvement par des agents chinois en Thaïlande il y a dix ans, RSF mène campagne pour sa libération inconditionnelle, tandis que le régime continue de dissimuler son lieu de détention actuel.

"Nous saluons l'adoption de cette résolution opportune. Gui Minhai est détenu uniquement pour avoir exercé son droit d'informer. Il n'aurait jamais dû être arrêté, encore moins condamné sur la base d'accusations infondées et détenu dans un lieu inconnu, sans accès à sa famille ni à une assistance consulaire. Il est presque inconcevable qu'il ait passé dix ans derrière les barreaux, mais il n'est pas trop tard. La Suède et tous les États membres de l'UE doivent agir dès maintenant. Le régime chinois doit être mis sous pression pour libérer immédiatement Gui Minhai, et l'Union européenne doit clairement indiquer que tout refus entraînera de graves conséquences politiques pour les relations bilatérales. L'UE doit sauver son citoyen."

Antoine Bernard
Directeur du plaidoyer et de l'assistance, RSF

Dans cette résolution, le Parlement européen fait écho aux préoccupations de RSF et "souligne que le refus d'accès consulaire à Gui Minhai constitue une violation des obligations de la Chine au titre de la Convention de Vienne ; exprime sa profonde inquiétude quant à l'état de santé de Gui Minhai et à ses conditions de détention ; appelle les autorités chinoises à lui permettre un accès immédiat à des soins médicaux indépendants de son choix ainsi qu'un accès sans entrave à sa famille, à l'avocat de son choix et aux représentants consulaires".

Au moment de son arrestation, Gui Minhai possédait uniquement la nationalité suédoise. Par le passé, des responsables chinois ont déclaré que les passeports étrangers ne protégeaient pas les personnes nées en République populaire de Chine - une interprétation qui viole manifestement la convention de Vienne.

"Dix ans plus tard, nous ne savons toujours pas où se trouve mon père ni comment son procès s'est déroulé. Nous devons supposer qu'il est encore en vie, mais faute de nouvelles informations, nous n'en avons aucune certitude. La Suède et l'Union européenne doivent renouveler d'urgence leurs appels à sa libération immédiate. Nous ne pouvons pas attendre dix années de plus." - Angela Gui, militante des droits humains et fille de Gui Minhai

L'une des histoires les plus sombres de la répression transnationale chinoise

Le 17 octobre 2015, Gui Minhai, l'un des fondateurs de Mighty Current, une maison d'édition hongkongaise connue pour ses enquêtes sur la politique chinoise, a été enlevé en Thaïlande par des agents de l'État chinois alors qu'il était en vacances. Ce qui devait être un court séjour s'est transformé en dix années de disparition et de détention, Gui Minhai n'étant jamais revenu à Hong Kong ni auprès de sa famille en Suède.

En février 2020, il a été condamné à dix ans de prison par le tribunal intermédiaire de Ningbo pour le chef d'accusation fallacieux d'"avoir illégalement fourni des renseignements à des pays étrangers", une accusation régulièrement utilisée par les autorités chinoises pour réduire au silence les journalistes, les défenseurs de la liberté de la presse et les voix dissidentes.

Le Parlement européen avait déjà adopté, en 2016, une résolution appelant à la libération de Gui Minhai et condamnant toutes les violations des droits humains et de la liberté de publication.

La Chine se classe 178ᵉ sur 180 pays et territoires dans le Classement mondial de la liberté de la presse2025 établi par RSF.

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Publié le09.10.2025
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