09/25/2025 | Press release | Distributed by Public on 09/25/2025 03:52
GENÈVE - En seulement neuf mois, un million de Syriens sont rentrés dans leur pays après la chute du gouvernement de Bachar al-Assad le 8 décembre 2024. Le HCR, l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés, appelle la communauté internationale à intensifier son soutien afin de mettre fin aux souffrances et au déplacement de millions de Syriens qui ont été contraints de fuir leur foyer au cours des 14 dernières années et d'aider le pays à se reconstruire.
Outre ceux qui reviennent de l'étranger, 1,8 million de personnes déplacées à l'intérieur du pays sont également retournées dans leurs régions d'origine, signe du grand espoir et des attentes des Syriens face à la transition politique dans leur pays.
Mais ceux qui reviennent sont confrontés à d'immenses défis. La destruction des maisons et des infrastructures, la faiblesse et la détérioration des services de base, le manque d'opportunités d'emploi et l'instabilité sécuritaire mettent à rude épreuve la détermination des gens à revenir et à se reconstruire.
Avec plus de 7 millions de Syriens toujours déplacés à l'intérieur du pays et plus de 4,5 millions à l'étranger, il est essentiel d'apporter un soutien aux familles vulnérables et d'intensifier les efforts d'investissement et de stabilisation.
« Il s'agit d'une occasion rare de résoudre l'une des crises de déplacement les plus graves au monde. La communauté internationale, le secteur privé et les Syriens de la diaspora doivent s'unir et intensifier leurs efforts pour soutenir le relèvement et garantir que le retour volontaire des personnes déplacées par le conflit soit durable et digne et qu'elles ne soient pas contraintes de fuir à nouveau », a souligné Filippo Grandi, Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés.
Le HCR facilite les retours volontaires et a renforcé son soutien aux réfugiés qui choisissent de rentrer, notamment en leur fournissant une aide financière et en prenant en charge leur transport. En partenariat avec les autorités syriennes, les pays voisins et la communauté internationale, le HCR réhabilite également les logements endommagés, compte tenu du rôle essentiel que joue un logement sûr pour le retour des personnes déplacées.
L'aide supplémentaire apportée à l'intérieur de la Syrie comprend la fourniture de produits de première nécessité, un soutien aux moyens de subsistance, une aide à l'obtention de documents d'état civil et des services de protection, notamment la prévention de la violence sexiste, un soutien psychologique et psychosocial, ainsi que la protection des enfants.
La récente enquête du HCR intitulée « Return Perceptions and Intentions Survey » (Enquête sur les perceptions et les intentions de retour) révèle que la majorité (80 %) des réfugiés syriens en Jordanie, au Liban, en Égypte et en Irak souhaitent rentrer chez eux un jour, dont 18 % dans l'année à venir. Cependant, un retour et une réintégration durables ne sont possibles qu'avec des investissements plus ciblés dans les zones de retour. D'autres réfugiés syriens suivent de près l'évolution de la situation en Syrie afin de déterminer s'il est sûr pour eux de rentrer et à quel moment.
« Nous ne devons pas oublier les millions de Syriens qui sont toujours réfugiés dans les pays voisins. Ils ont beaucoup souffert au cours des 14 dernières années et les plus vulnérables d'entre eux ont encore besoin de protection et d'aide. Un soutien durable aux pays d'accueil comme la Jordanie, le Liban et la Turquie est tout aussi essentiel pour garantir que les retours soient volontaires, sûrs et dignes », a rappelé Filippo Grandi. « En renouvelant son engagement, la communauté internationale peut contribuer à préserver l'espoir et à soutenir la stabilité et des solutions durables pour l'une des plus grandes crises de réfugiés de notre époque », a-t-il ajouté.
Le HCR continue de travailler avec les autorités syriennes et d'autres agences des Nations Unies, notamment le PAM, l'UNICEF, le PNUD, l'OIM, l'OIT et le FNUAP, afin de créer des conditions propices au retour et à la réintégration dans les zones gravement touchées par le conflit qui dure depuis une décennie.
En ce moment critique, les fonds destinés à l'aide humanitaire s'amenuisent. En Syrie, seuls 24 % des fonds nécessaires sont disponibles, tandis que pour la situation syrienne dans son ensemble, seuls 30 % des fonds sollicités ont été fournis.
Ce n'est pas le moment de réduire le soutien apporté au peuple syrien et à sa lutte pour une Syrie meilleure pour lui-même et pour la région.