10/03/2025 | Press release | Distributed by Public on 10/03/2025 00:25
Le Président de la République de Lituanie Gitanas Nausėda, poursuivant sa visite de travail au Danemark, a participé jeudi au septième sommet de la Communauté politique européenne (CPE) à Copenhague. Ce sommet a porté sur les défis de la sécurité et de la défense européennes, les questions migratoires ainsi que la sécurité énergétique et économique.
Lors de la table ronde « Sécurité et résilience - menaces traditionnelles et nouvelles », le Président a souligné que l'Europe subit aujourd'hui une pression tous azimuts : militaire, hybride, cybernétique et informationnelle.
« Notre sécurité n'est pas seulement testée à la frontière ou dans notre espace aérien - elle l'est aussi dans nos institutions, dans l'espace informationnel et dans la confiance des citoyens envers la démocratie. Les menaces s'étendent de la mer Baltique à la mer Noire - nous devons donc agir de manière unie, coordonnée et sans délai », a déclaré le Président.
Le dirigeant lituanien a mis en avant que les pays d'Europe orientale - en particulier ceux voisins de la Russie et de la Biélorussie - subissent une pression et des provocations constantes.
« Cet été, des drones russes ont violé l'espace aérien de plusieurs pays, dont la Lituanie. Ce ne sont pas des incidents fortuits, mais une tactique délibérée d'escalade à laquelle il faut répondre par des actions claires et rapides. La Lituanie ne se contente pas d'identifier les menaces, elle assume aussi ses responsabilités : à partir de 2026, son budget de défense atteindra 5,25 % du PIB - l'un des niveaux les plus élevés d'Europe », a déclaré le Chef de l'État.
Le Président a salué les nouvelles initiatives de l'Union européenne concernant la surveillance du flanc oriental et l'alliance de drones avec l'Ukraine, tout en soulignant qu'elles doivent se transformer en programmes réels, financés et efficaces. Selon Gitanas Nausėda, la réponse européenne doit rester flexible et inclure non seulement les États membres, mais aussi des alliés stratégiques tels que les États-Unis.
Évoquant la guerre en Ukraine, le Président a noté que la Russie ne manifeste aucune volonté de paix, mais investit dans la poursuite de la guerre - plus de 9 % de son PIB est consacrés au secteur militaire, le nombre d'attaques de drones augmente. « Nous devons réagir avec détermination - en augmentant l'aide militaire, financière et technologique à l'Ukraine. La Lituanie consacrera chaque année 0,25 % de son PIB à la sécurité de l'Ukraine et invite d'autres pays à se joindre à cet effort », a-t-il déclaré.
Le dirigeant lituanien a insisté sur le fait que les sanctions contre la Russie et ses soutiens doivent être renforcées - notamment par des droits de douane supplémentaires, la responsabilité pénale, la saisie de biens et la prévention du contournement des sanctions. Il a rappelé que l'adoption du 19e paquet de sanctions de l'UE enverrait un signal fort à Moscou.
Le Président a également attiré l'attention sur de nouvelles menaces hybrides : de l'instrumentalisation des migrants aux attaques contre les infrastructures sous-marines de la mer Baltique, y compris la flotte fantôme qui devient un outil non seulement de contournement des sanctions, mais aussi de sabotage.
Dans la discussion sur la résilience, le Président a identifié comme priorités la protection des infrastructures critiques, la cybersécurité, la communication stratégique et l'indépendance énergétique.
« Les pays baltes ont atteint l'indépendance énergétique vis-à-vis de la Russie, mais il est nécessaire de poursuivre les projets communs pour renforcer la protection des infrastructures », a affirmé le Président.
Le dirigeant lituanien a également souligné que l'élargissement de l'Union européenne n'est pas seulement un choix stratégique, mais une nécessité géopolitique. L'Ukraine, la Moldavie et les pays des Balkans occidentaux doivent voir une voie claire, cohérente et crédible vers l'adhésion.
La Lituanie, aux côtés de la France, de l'Italie, du Danemark, de la Lettonie, de la Pologne et de nombreux autres pays européens, a rejoint une coalition européenne contre la drogue (ECAD). La déclaration de cette initiative réaffirme l'engagement des États à renforcer la coopération contre la contrebande de drogue et la criminalité organisée, à mettre en œuvre des mesures globales de santé et de prévention, ainsi qu'à renforcer la supervision financière afin de tracer, confisquer et bloquer les fonds acquis illégalement.