09/09/2025 | News release | Distributed by Public on 09/08/2025 22:19
La canne à sucre n'est pas seulement une culture agricole à La Réunion, c'est un véritable pilier qui a façonné l'histoire, l'économie, le paysage et la société de l'île.
Introduite à La Réunion (alors appelée île Bourbon) par les colons français dans les années 1660, la canne à sucre a d'abord été utilisée pour la production de l'arac, une boisson fermentée. Cependant, c'est au début du XIXe siècle qu'elle va connaître son véritable essor.
À la suite de catastrophes naturelles qui ont ravagé les plantations de caféiers et de girofliers au début des années 1800, l'île a opéré un tournant économique majeur. La perte par la France de ses colonies sucrières (Saint-Domingue et l'Île de France, devenue Maurice) a encouragé le développement de cette nouvelle filière. La canne à sucre s'est imposée comme la culture principale, générant une industrie sucrière moderne qui allait profondément marquer le territoire.
Cette période a vu le développement d'une « société de plantation » basée sur un système d'exploitation intensif. Le travail de la canne à sucre était extrêmement pénible et reposait sur l'esclavage, puis, après son abolition en 1848, sur l'arrivée d'engagés venus d'Inde, d'Afrique et d'autres régions. Ce système a laissé une empreinte indélébile sur la démographie, la culture et l'organisation sociale de l'île.
La modernisation des techniques, avec l'introduction des machines à vapeur dans les usines sucrières comme celles du Gol et de Bois Rouge (créées en 1817 et toujours en activité), a permis d'optimiser la production.
Aujourd'hui, la filière canne-sucre-rhum-énergie est le premier secteur agroalimentaire et le premier poste d'exportation de l'île. Elle emploie des milliers de personnes, que ce soit dans les 2 700 exploitations agricoles, les usines ou les distilleries.
Malgré les défis posés par la concurrence internationale, les aléas climatiques et l'urbanisation qui grignote les terres agricoles, la canne à sucre reste le cœur battant de l'agriculture réunionnaise, un symbole de son histoire et une ressource essentielle pour son avenir.