L’Ouganda renforce les mesures de préparation à l’épidémie de maladie à virus Ebola

Kampala - Le Ministère de la santé de l'Ouganda, en collaboration avec l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) et les partenaires, a intensifié la surveillance, le dépistage et la planification d'urgence afin de réduire le risque de transmission transfrontalière de la maladie à virus Ebola. Cela intervient alors que la République démocratique du Congo entre dans sa cinquième semaine de riposte à l'épidémie de maladie à virus Ebola qui touche la province du Kasaï, dans la région centrale du pays.

L'OMS et les partenaires ont soutenu le ministère de la Santé dans l'analyse de la situation actuelle de l'épidémie en RDC voisine, afin d'évaluer la probabilité d'une propagation transfrontalière vers l'Ouganda. À l'aide de l'approche standardisée d'évaluation des risques mise au point par l'OMS, l'équipe a examiné les risques sanitaires liés à l'épidémie, notamment la cause, la gravité et la probabilité d'apparition de cas de maladie ou de décès. L'évaluation a également porté sur des facteurs contextuels tels que l'emplacement actuel de l'épidémie, les activités économiques des communautés locales, les schémas de déplacement de la population, la réponse actuelle à l'épidémie en RDC et la probabilité d'importation en Ouganda. Au regard des informations disponibles, le risque global a été jugé modéré et 11 districts ont été identifiés comme présentant un risque élevé.

Sur la base de ces résultats, l'équipe a examiné et actualisé le plan d'urgence national de riposte à la maladie à virus Ebola. Il s'agit d'un plan fondé sur les enseignements tirés des précédentes épidémies de maladie à virus Ebola et qui s'inspire du plan de relèvement de la maladie à virus Soudan, en cours de mise en œuvre en Ouganda. Le plan d'urgence repose également sur les insuffisances majeures et sur les enseignements tirés des exercices de simulation récemment menés.

Les autorités sanitaires ont renforcé le dépistage des voyageurs à 22 points d'entrée et à l'aéroport international d'Entebbe. Le centre des opérations d'urgence de santé publique a été placé en état d'alerte et assure un suivi rigoureux de la situation. L'Organisation internationale pour les migrations soutient quant à elle les efforts visant à cartographier les mouvements de population afin de mieux comprendre les voies de transmission potentielles.

« L'Ouganda reste vigilant et proactif. Le renforcement de la surveillance, la mise à jour des plans d'urgence et la formation des équipes d'urgence témoignent de notre engagement indéfectible à protéger la santé publique au-delà des frontières », déclare le Dr Charles Olaro, Directeur général des services de santé au Ministère de la santé de l'Ouganda.

En mai 2025, l'Ouganda a accueilli plus de 50 participants de 13 autres pays d'Afrique de l'Est pour un exercice de simulation conjoint d'une durée de trois jours sur la préparation et la riposte aux épidémies de maladies infectieuses. La formation a porté sur la prise en charge des cas, les interventions en matière d'eau, d'assainissement et d'hygiène, la lutte anti-infectieuse et la logistique. Les exercices de simulation se sont déroulés au sein du Module de traitement des maladies infectieuses, une unité médicale mobile, innovante et rapidement déployable, utilisée dans le cadre de la riposte aux épidémies de maladies infectieuses. Le Module est une innovation du plan quinquennal INITIATE2 de l'OMS et du Programme alimentaire mondial, qui réunit des acteurs du secteur d'intervention d'urgence, ainsi que des établissements de recherche et des établissements universitaires, afin de mettre en place des solutions et des formations innovantes et normalisées pour soutenir les capacités de préparation et de réponse dans les situations d'urgence sanitaire.

En juillet 2025, grâce à un financement de l'Union européenne, l'OMS a fourni un appui au ministère de la Santé de l'Ouganda dans l'organisation d'un exercice de simulation à grande échelle visant à renforcer les capacités d'intervention du pays face à des situations d'urgence sanitaire. Soixante-quinze membres de l'équipe médicale d'urgence et du personnel en uniforme ont participé à la simulation. Le scénario a reproduit la détection, l'investigation et la réponse à une épidémie localisée de maladie à virus Ebola et proposé des exercices pratiques couvrant tous les piliers de la réponse aux épidémies, y compris le soutien psychosocial et les inhumations dignes et sécurisées.

La dernière épidémie de maladie à virus Ebola en Ouganda a été déclarée le 30 janvier 2025. Selon les données officielles, 14 cas de maladie à virus Ebola ont été recensés, dont 12 confirmés et deux probables. Quatre décès ont été enregistrés, tandis que 10 personnes ont été déclarées guéries. Plus de 500 contacts ont été recensés et placés sous surveillance. La fin de cette épidémie a été déclarée le 26 avril 2025.

Il s'agissait de la deuxième épidémie de maladie à virus Ebola dans le pays en moins de trois ans.

« La réponse rapide et coordonnée déployée en Ouganda a été possible du fait de l'expertise de longue date du pays dans la lutte contre les épidémies », explique la Dre Kasonde Mwinga, Représentante de l'OMS en Ouganda. « L'OMS continuera d'apporter son appui au ministère de la santé, de manière que l'expérience acquise puisse aider à se préparer aux menaces futures. »

À une échelle plus large, l'OMS a estimé que le risque global pour la santé publique découlant de l'épidémie en cours en RDC était élevé au niveau national, modéré au niveau régional et faible au niveau mondial. L'Organisation collabore avec les autorités de 10 pays voisins pour lancer des évaluations de l'état de préparation et des plans d'urgence.