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12/18/2025 | Press release | Distributed by Public on 12/18/2025 17:11

L’Assemblée générale élit le nouveau Haut-Commissaire pour les réfugiés et achève l’examen des rapports de ses Troisième et Sixième Commissions

L'Assemblée générale a élu, cet après-midi, M. Barham Ahmed Salih (Iraq) Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, en remplacement de M. Filippo Grandi (Italie). Elle a également proclamé le 16 novembre Journée internationale du régime méditerranéen et achevé l'examen des rapports de ses Troisième et Sixième Commissions.

Sur proposition du Secrétaire général de l'ONU (A/80/461) à l'Assemblée générale, M. Salih a été confirmé par les États Membres pour succéder, à partir de janvier 2026, à M. Grandi. L'ancien Président de l'Iraq (2018-2022) est élu pour un mandat de cinq ans allant du 1er janvier 2026 au 31 décembre 2030, conformément au Statut du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).

Le mandat de M. Grandi, qui exerce les fonctions de Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés depuis janvier 2016, arrive à expiration le 31 décembre prochain.

Trois séances pour adopter les recommandations de la Troisième Commission

 L'Assemblée générale a ensuite terminé son examen des recommandations (A/80/545) de sa Troisième Commission, chargée des questions sociales, culturelles et humanitaires, en adoptant les textes restants sur un total de 55 projets de résolution et une décision (A/C.3/80/INF/1).

Trois séances distinctes auront été nécessaires pour venir à bout de ce processus de validation. Lors de la première séance, le vote sur un projet de résolution relatif à la mise en œuvre de la Convention relative aux droits des personnes handicapées avait été bloqué en raison d'une égalité parfaite (74 voix pour, 74 contre, 18 abstentions) sur un amendement proposant de supprimer la référence à « l'orientation sexuelle et l'identité de genre » dans le préambule du texte. Une nouvelle séance avait été convoquée pour procéder au second vote sur l'amendement, lequel a finalement été approuvé par 81 voix pour, 77 contre et 15 abstentions. Le projet de résolution, tel qu'amendé, avait ensuite été adopté par 176 voix pour, 2 contre (Argentine et États-Unis) et aucune abstention.

A l'occasion de la troisième séance, tenue cet après-midi, pas moins de 20 mises aux voix ont été nécessaires pour permettre à l'Assemblée de finaliser l'adoption des 31 derniers textes examinés. D'une manière, cette session a été marquée par un nombre record de mises aux voix, soit 41 au total, dont 18 à la demande des États-Unis, lesquels ont mis en avant une approche « plus sélective et pragmatique » visant à éviter la politisation et la répétition de textes jugés symboliques ou peu efficaces.

Reprochant à l'ONU de s'être « détournée de son objectif initial », le représentant des États-Unis a indiqué, cet après-midi, que sa délégation n'a pas pris part aux négociations sur les textes de la Troisième Commission et a voté contre les projets de résolution « qui recyclent les mêmes questions, année après année ». Il a précisé que son pays continuera de le faire « tant que les États Membres n'auront pas réorienté de manière sérieuse leur approche, passant de questions telles les changements climatiques, la santé sexuelle et procréative, l'idéologie de genre et l'approche perverse sur les bailleurs et bénéficiaires de fonds à une approche qui permet de faire progresser la paix et la sécurité ».

Le délégué américain a regretté que nombre de ses homologues soient « obsédés » par ce qu'il a appelé l'« arnaque verte », mais aussi par la question du genre et « d'autres idées terribles ». Après avoir appelé à se « débarrasser de toutes ces folies » dans le cadre des travaux de l'ONU, il a tenu à rappeler que les résolutions de l'Assemblée générale sont des documents non contraignants qui ne créent ni droit ni obligation au regard du droit international.

De son côté, Cuba a vivement déploré la position « obstructionniste, égoïste et contraire au consensus » adoptée par les États-Unis au sein de la Troisième Commission lors de cette quatre-vingtième session. Sans en être surprise, la délégation cubaine a jugé « alarmant » le manque manifeste d'engagement de Washington à l'égard du multilatéralisme, de l'Assemblée générale et, plus largement, des Nations Unies. Elle s'est cependant réjouie que la raison ait « de nouveau prévalu » et que les votes aient mis en évidence « l'isolement majoritaire » dans lequel se trouvent les États-Unis.

Large appui à la « nouvelle Syrie », texte inédit et discordes habituelles

Si les projets portant sur des situations de pays ont, comme d'ordinaire, été décriés par les tenants de la non-sélectivité, celui sur la « situation relative aux droits humains en République arabe syrienne  » (L.31/Rev.1) a connu un sort différent du fait de la fin, en décembre 2024, du régime d'el-Assad, dont l'Assemblée générale « se félicite ». Adopté par 114 voix pour, 2 contre (Fédération de Russie et Nicaragua) et 47 abstentions, il salue la création par le Gouvernement syrien d'une Commission nationale de justice transitionnelle et la signature, en mars dernier, de la Déclaration constitutionnelle, qui affirme que l'État « respectera, protégera et garantira les droits humains ».

Parmi les autres nouveautés de cette session figure un texte inédit, relatif aux « stratégies types des Nations Unies propres à réduire la récidive (Stratégies types de Kyoto) » (L.8). Ce texte, recommandé par le Conseil économique et social (ECOSOC) et entériné par consensus, adopte les 18 Stratégies types proposées par le groupe intergouvernemental d'experts à composition non limitée chargé de cette question, indiquant que leur but est de « prévenir la récidive grâce à l'investissement dans les perspectives de réadaptation et de réinsertion sociale des personnes délinquantes tout au long du processus de justice pénale ».  

Comme de coutume, les divisions sur les questions de genre, la famille ou encore la santé sexuelle et procréative ont éclaté au grand jour. Résumant la position d'un grand nombre de pays, le Nigéria a dit interpréter le terme « genre » comme se référant aux deux sexes biologiques, masculin et féminin, conformément à son cadre juridique national et à la terminologie convenue par les Nations Unies. Il a également maintenu ses réserves concernant des termes tels que « formes multiples et intersectionnelles de discrimination » et « orientation sexuelle et identité de genre », appuyé sur ces points par la Fédération de Russie, qui s'est déclarée hostile à la promotion de ces « concepts controversés ».

« On ne peut exclure l'orientation sexuelle et l'identité de genre du cadre de protection international; ce serait accepter que l'on puisse tolérer certaines discriminations dans certaines circonstances », a fait valoir le Mexique, jugeant « honteux » qu'en 2025, on ne puisse « tomber d'accord sur un élément aussi fondamental, qui touche à notre humanité même ».

Après avoir achevé l'examen du rapport de sa Troisième Commission, l'Assemblée générale a finalisé les travaux de sa Sixième Commission, chargée des questions juridiques, en entendant les dernières explications de vote sur ses textes.

Le « régime méditerranéen » doté de sa journée internationale

En début de séance, l'Assemblée générale a adopté à l'unanimité une résolution (A/80/L.21) proclamant le 16 novembre Journée internationale du régime méditerranéen, afin de souligner l'importance de ce modèle alimentaire en tant que patrimoine culturel et levier de santé.

Par ce texte, l'Assemblée met en avant le rôle du régime méditerranéen -à base de fruits, légumes, céréales complètes, légumineuses, fruits à coque et huile d'olive- dans le soutien à une nutrition équilibrée, ainsi que sa contribution potentielle à la biodiversité, à la durabilité environnementale et à la résilience des systèmes alimentaires.

Elle rappelle aussi qu'en 2010, l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) a inscrit le régime méditerranéen sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l'humanité, notamment en raison des valeurs d'hospitalité, de bon voisinage, de dialogue interculturel et de créativité qui lui sont associées, ainsi que de son respect de la diversité.

Par ailleurs, s'agissant des aspects administratifs et budgétaires du financement des opérations de maintien de la paix des Nations Unies, l'Assemblée a suivi les recommandations de sa Cinquième Commission et adopté sans mise aux voix le projet de résolution sur les « dispositions et procédures financières pour la mise en œuvre de la résolution 2719 (2023) ».

De plus, à la demande du Secrétaire général de l'ONU, elle a inscrit à l'ordre du jour de la session en cours un point supplémentaire, intitulé « Suivi de l'application du Nouveau Programme pour les villes et renforcement du Programme des Nations Unies pour les établissements humains (ONU-Habitat) » (A/80/241).

Enfin, l'Assemblée a décidé d'inscrire à l'ordre du jour de la session un sous-point supplémentaire intitulé « Nomination de membres du Groupe scientifique international indépendant de l'intelligence artificielle » (A/80/242).

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