10/27/2025 | News release | Archived content
Aux côtés des A400M Atlas et des C-130 Hercule composant la flotte de l'escadron de transport 3/61 « Poitou », le DHC-6 Twin Otter peut sembler bien petit. Pourtant, cet avion de transport biturbopropulseur est un couteau suisse pour l'unique escadron de transport des forces spéciales françaises.
Depuis la cabine, la piste d'atterrissage est à peine visible. Pourtant, au beau milieu de la France, c'est ici qu'un DHC-6 Twin Otter de l'escadron de transport (ET) 3/61 « Poitou » s'apprête à atterrir. Le terrain ? Une piste en herbe sur la crête d'une colline. Longue de 800 mètres, c'est bien plus qu'il n'en faut pour cet avion de conception canadienne.
Conçu à l'origine pour le transport commercial de passagers sur de courtes distances, son potentiel est mis à profit des forces spéciales air. Largage de parachutistes, transport de fret et de passagers, le panel de missions est large pour cet avion de 16 mètres de long et 20 mètres d'envergure (en comparaison, l'A400M mesure 45 mètres de longueur et 42 mètres d'envergure). Il est capable de transporter jusqu'à 900 kg de fret ou une vingtaine de passagers. « Le rôle du Twin Otter permet à l'armée de l'Air et de l'Espace et au Commandement des opérations spéciales d'avoir un vecteur entre l'hélicoptère et le gros-porteur, explique le capitaine Dan, pilote au sein de l'ET "Poitou" depuis 2000. Cet avion à décollage et à atterrissage courts est aussi bien capable d'atterrir sur route que dans des champs s'il le faut. Cela permet aux forces spéciales air d'avoir un panel complet pour ses missions. » En configuration « classique », un équipage de Twin Otter est composé d'un pilote (placé à gauche dans le cockpit), d'un navigateur place droite et d'un mécanicien navigant, assis au fond de l'appareil et dont le rôle est de s'occuper du chargement (parachutistes ou fret).
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De couleur blanche et de petite taille, le Twin Otter se fond particulièrement bien dans la masse de l'aviation civile. Un atout de taille pour une unité aussi spéciale que le « Poitou ». Autre spécificité, ses commandes par câble et sa conception particulièrement simple le rendent extrêmement fiable. Un autre avantage pour cet aéronef amené à réaliser des missions en territoire hostile. « Par rapport aux autres aéronefs de la flotte, le Twin Otter a moins de technologie, confirme le sergent-chef Dixon, mécanicien Twin Otter depuis cinq ans au "Poitou". Ses commandes sont par câble et il n'y a que trois systèmes hydrauliques (dirigeabilité de la roue avant, les freins et les volets). Mais c'est là où il tire son avantage puisque c'est cette rusticité qui lui permet de moins tomber en panne. » Mis en service en 1978 par l'armée de l'Air, le DHC-6 Twin Otter reste encore aujourd'hui particulièrement méconnu du grand public. Fidèle à la réputation des unités qui l'emploient, il a su rester discret et polyvalent tout en répondant aux besoins de l'armée de l'Air et de l'Espace et de la France.
Créé le 10 mai 1945 sur la base aérienne 111 de Lyon-Bron, l'escadron de transport 3/61 « Poitou » (à l'époque et jusqu'en 1947 appelé groupe de transport 4/15 « Poitou ») célèbre cette année ses 80 ans. Depuis 2006, il est le seul escadron de transport français mis à la disposition du Commandement des opérations spéciales (COS). Aujourd'hui, sa flotte est composée d'A400M Atlas, de C-130H et de Twin Otter. Sa devise « À l'aise partout » illustre bien l'esprit de ses équipages, dont le savoir-faire unique est reconnu dans toute la communauté des forces spéciales, en France comme à l'international. Héritier d'une longue histoire de missions complexes et innovantes, le « Poitou » reste, huit décennies après sa création, un acteur incontournable de la projection aérienne française.