09/10/2025 | News release | Distributed by Public on 09/11/2025 14:52
Read this article in:
Français
10 septembre, 2025Les travailleurs et travailleuses de YKK en Turquie continuent de se battre pour leur droit à la négociation collective, alors que l'entreprise refuse toujours de reconnaître leur syndicat.
En juin 2025, la Fair Labor Association a publié un rapport d'audit confirmant que YKK Turquie violait les droits des travailleurs et formulant des recommandations claires pour remédier à la situation. Pourtant, l'entreprise n'a pris aucune mesure. Petrol-İş, le syndicat représentant les travailleurs de YKK et affilié à IndustriALL, exhorte désormais les enseignes de stature mondiale qui font appel à YKK à intervenir et à veiller à ce que ces recommandations soient mises en œuvre.
En août 2025, Petrol-İş a rencontré des responsables de la conformité des enseignes afin de faire pression pour que des mesures concrètes soient prises. Lors de cette réunion, le syndicat a souligné que les droits fondamentaux des travailleurs et travailleuses de YKK Turquie étaient systématiquement violés et a formulé la revendication que l'entreprise mette fin à son attitude hostile envers les membres du syndicat. Petrol-İş a exhorté les enseignes à prendre leurs responsabilités en insistant pour que ces violations soient éliminées. En réponse, les enseignes ont déclaré qu'elles soulèveraient ces préoccupations directement auprès de la direction de YKK, en en faisant un point clé à l'ordre du jour de leurs prochaines discussions.
Ce conflit en cours trouve son origine dans un processus défaillant qui remonte à 2024. Après avoir syndiqué la majorité des quelque 670 travailleurs et travailleuses de YKK, Petrol-İş a obtenu la reconnaissance officielle du ministère turc du Travail et de la Sécurité sociale en mai de cette année-là. Au lieu de dialoguer avec le syndicat, la direction de YKK a réagi par des pratiques antisyndicales, notamment des menaces et des mesures coercitives visant à forcer des démissions. L'entreprise a même annoncé des améliorations unilatérales des conditions de travail, une initiative que le syndicat a qualifiée de mauvaise foi. La pression sur les membres s'est encore intensifiée, avec des mesures disciplinaires injustifiées visant les principaux recruteurs, ce qui a incité les travailleurs et travailleuses à organiser des manifestations pacifiques en juillet.
En août 2024, YKK a créé un comité de représentation contrôlé par la direction afin de discréditer Petrol-İş, tout en refusant de rencontrer le syndicat. En septembre, le conflit avait attiré l'attention au plan international, IndustriALL ayant tiré la sonnette d'alarme et les travailleurs et travailleuses de YKK du Brésil et du Royaume-Uni ayant envoyé des messages de solidarité.
Le conflit s'est aggravé au début de l'année 2025. Des dizaines de travailleurs et travailleuses mis sous pression ont démissionné et, en février, un tribunal local a statué contre Petrol-İş dans un conflit sectoriel, une décision que le syndicat estime avoir été délibérément orchestrée par YKK afin de retarder sa reconnaissance. Malgré son code de conduite mondial, qui s'engage explicitement à respecter la liberté syndicale, l'entreprise a toujours refusé d'entamer le dialogue.
Au cœur du problème se trouve une faille : YKK est officiellement enregistrée dans le secteur métallurgique, tandis que les travailleurs et travailleuses ne peuvent s'affilier, via le système en ligne de l'administration turque, qu'à des syndicats du secteur pétrochimique et du caoutchouc, tels que Petrol-İş. Cette classification erronée a permis à YKK de bloquer les négociations collectives pendant deux ans, malgré les garanties prévues par le droit international. Tant que cette faille ne sera pas comblée et que de véritables négociations n'auront pas commencé, les travailleurs et travailleuses de YKK en Turquie resteront privés de leurs droits fondamentaux.
Mehmet Kaya, Secrétaire général financier de Petrol-İş et ancien responsable local de Thrace, qui a joué un rôle clé dans la syndicalisation chez YKK, a déclaré :
"Les travailleurs et travailleuses de YKK Turquie ont exercé leur droit constitutionnel de faire partie d'un syndicat, mais la direction a réagi en exerçant des pressions au lieu de respecter leurs droits et de reconnaître la négociation collective. Cette attitude antisyndicale a créé des troubles, sapé la paix sociale et laissé les travailleurs et travailleuses dans la crainte constante d'être licenciés, ce qui a de graves répercussions sur leurs familles. Une telle hostilité est inacceptable. Les travailleurs et travailleuses de YKK méritent la dignité, la sécurité de l'emploi et un environnement de travail décent. Nous appelons la direction mondiale de YKK à veiller à ce que ces droits soient respectés sans délai."
Le Secrétaire général d'IndustriALL, Atle Høie, a déclaré :
"Il est inacceptable que YKK continue de priver les travailleurs de Turquie de leur droit fondamental à la négociation collective. La liberté syndicale n'est pas facultative : elle est garantie par le droit international et YKK doit la respecter dans la pratique et pas seulement en paroles. Nous soutenons fermement Petrol-İş ainsi que les travailleurs et travailleuses concernés et nous appelons la direction mondiale de YKK et les enseignes de stature mondiale qu'elle approvisionne à garantir le respect de ces droits sans plus tarder."
Türkiye
Textile, cuir, habillement, chaussures et services textiles
Chimie
Violation
Droits des travailleurs